La suite de "Minuscule" tournée en Guadeloupe débarque sur les écrans

Hélène Giraud et Thomas Szabo, les réalisateurs de la saga Minuscule
Après "Minuscule, la vallée des fourmis perdues" (César du meilleur film d'animation en 2015), la coccinelle et ses amies se retrouvent de l'autre côté de l'océan, en Guadeloupe. Une suite tropicale qui mêle prises de vues réelles (magnifiant l'archipel) et faux insectes mais vrais personnages...
Quatre ans après « Minuscule, la vallée des fourmis perdues » (4 millions d'entrées dont 1,5 millions en France) qui mettait aux prises des coccinelles et des fourmis rouges, les gentils coléoptères se retrouvent de l'autre côté de l'Atlantique, en Guadeloupe. Même principe que dans le premier épisode (et dans la série télé des origines) : un décor en prise de vues réelles mais de faux insectes animés à qui il arrive bien des péripéties, sous la houlette de deux réalisateurs français passionnés : Hélène Giraud et Thomas Szabo. 
 

La Guadeloupe bien identifiable

La coccinelle star du film est d'abord filmée avec sa petite famille dans le parc du Mercantour sous la neige, mais elle va se retrouver piégée au milieu de boîtes de conserve emballées et expédiées en Guadeloupe, comme l'indiquent clairement les étiquettes apposées sur les cartons. Ses amies la fourmi et l'araignée vont venir à son secours, et se retrouvent embarquées dans un avion, dont on suit la trace sur une carte à l'écran jusqu'à une île de l'archipel guadeloupéen qui n'est pas précisée. Cette île imaginaire rassemble les décors de plusieurs autres : on y retrouve la Cascades aux écrevisses, les pentes de la Soufrière, une plage des Saintes, de Marie-Galante… Et les insectes qu'on rencontre en Guadeloupe ont beaucoup inspiré le couple de réalisateurs.A l’écran, les moustiques, la sauterelle feuille, le phasme, les chenilles urticantes, les araignées, et les coccinelles antillaises (noires à points rouges)  font la connaissance de la petite coccinelle rouge à points noirs partie de l’hexagone. 


Une séquence en créole

Le film est sans parole (mais la bande-son a du relief et il y a beaucoup de musique), et l'interaction est limitée avec les humains. On les entend tout de même parler, et même en créole pendant une partie de dominos. Des non-professionnels recrutés sur place aux Saintes, qui ont comblé les réalisateurs : "J'ai l'impression que  les Guadeloupéens d'une façon générale sont des comédiens nés, explique Thomas Szabo. J'avais un peu peur du côté amateur, mais devant la caméra ils sont très à l'aise, et ils sont vraiment très bien".
 

Les sargasses s'invitent sur le tournage 

Le scénario montre les menaces qu'un promoteur fait peser sur la plage paradisiaque où vivent les insectes. Car ce film tout public, fait réfléchir aussi bien sur la défense de l'environnement que sur la façon d'être parent. Mais c'est de la mer qu'est venue l'imprévu :  les incontournables sargasses ont fait leur apparition dans le champ de la caméra à Marie-Galante. Tout le monde a du se retrousser les manches...


Difficultés financières

Mais le plus difficile aura été de financer le film jusqu'au bout : un budget de 13 millions d'euros au total (dont 500 000 euros apportés par la région Guadeloupe), mais selon les informations de France-Antilles, la société de production principale du film, Futurikon, n'a pas pu régler tous les prestataires, en France (Guadeloupe comprise) comme à l'étranger. "On en a nous-mêmes subi les conséquences, explique Hélène Giraud. On a du supporter ces problèmes". Thomas Szabo renchérit : "On s'est battus jusqu'à la dernière minute pour faire le film qu'on avait en tête, et c'est vrai que ça n'a pas toujours été facile".
Mais le résultat est là, et ces mandibules du bout du monde ont tous les atouts pour attirer un maximum de spectateurs dans les salles. 
 

Mais au fait, pourquoi la Guadeloupe ? La région est certes devenue une terre de tournages très prisée, mais la première raison est plus personnelle, comme l'explique l'un des deux réalisateurs :