Arrêtez de chercher. Vous ne trouverez pas. Même pas une trace ou un succédané. Rien dans le discours de Bruno Coqueran ne se laisse contaminer par la sinistrose ambiante. À 52 ans, l'ex-basketteur international devenu coach sportif, regarde la vie du bon côté. Toujours. Comme un précepte. "Si on travaille aujourd'hui sur la positive attitude, les lendemains seront forcément meilleurs."
À la sortie toujours incertaine d'une crise pandémique qui a laissé des traces, le Martiniquais se veut confiant. "Beaucoup de gens ont vécu dans la sédentarité forcée. D'où une certaine frustration. Mais cette année à Cholet ou sur l'île de Ré, je n'ai jamais ressenti autant de tonicité, de désir de s'exprimer physiquement. Ces hommes et ces femmes ont envie de vivre. Tout simplement. Et en plus, il fait beau… Un vrai et bel exhausteur de goût."
Vive le sport au camping
Au camping l'Océan et Spa de La Couarde, Bruno Coqueran est devenu une institution à lui tout seul. Benoît Pinaud, le patron des lieux lui laisse carte blanche depuis plusieurs années… et ça cartonne. "Benoît nous a permis de construire une salle de remise en forme dotée d'un matériel pour le haut-niveau. C'est un point de départ fantastique. Ensuite, je parle souvent de l'île de Ré've car le dernier cours de la journée se fait dans le cadre paradisiaque d'une plage. C'est juste magique."
Les vacanciers qui profitent des conseils de Coach Coqueran se révèlent très divers. "Ça va des jeunes ados jusqu'à des seniors de 70 ou 80 ans." De tous âges et de plus en plus nombreux. "Désormais les habitués du camping m'appellent ou m'écrivent pour savoir précisément quand j'arrive. Ils calent parfois leurs séjours en fonction de ma présence. Pour la séance de 18h00 sur la plage, nous sommes cette année parfois plus de vingt à transpirer. Je n'avais encore jamais connu ça !"
Plus belle sa vie
En 2014, la vie de Bruno Coqueran a failli basculer. AVC. Trois lettres tristement à la mode. Heureusement prise à temps, son attaque cérébrale ne fait pas de dégâts. Mais elle change le regard du Martiniquais sur beaucoup de choses. "J'ai eu très peur de mourir. Lorsque tu es sur le point de perdre la vie, tu mesures alors la réalité de sa beauté." Bruno se relève. Vite. Habité désormais d'une urgence à s'ancrer dans le présent. "Essayons avant tout de comprendre ce qu'on est en train de vivre. L'important, c'est le pendant."
Urgence à s'ancrer dans le présent. Urgence à bouger également. Le cours MouvCoq illustre bien la philosophie de coach Coqueran. "MouvCoq est basé sur la mobilité articulaire. Il s'agit d'un cours assez proche du yoga. Je veux que les gens prennent conscience de l'importance de chaque geste." Des corps en mouvement. Le plus souvent possible. Et en conscience. Tout le temps. Pour vibrer. "Quand tu t'éveilles et que tu t'émerveilles devant un super lever de soleil, la vie est belle, non ?"
Bouger et s'exporter
L'été sur l'île de Ré ou tout au long de l'année dans la Jungle, son lieu dédié au sport à Cholet, Bruno est heureux. "J'aime transmettre. Avec un message simple : mettez-vous en mouvement." Un bonheur professionnel sans nuage. Et sans regret de ne plus côtoyer le haut-niveau. "Pour moi, la compétition est une étape. Mais pas une réalité de la vie. Ce n'est pas durable. La vie, c'est un quotidien. Et j'aime le quotidien avec tous ces gens qui bougent pour le simple plaisir de bouger."
Le concept du sport au paradis marche tellement bien qu'il devrait connaître d'importants développements en 2023. Bruno Coqueran pourrait ainsi revenir dès le mois de juin sur l'île de Ré. "On va proposer un stage sur place à un groupe de quatorze personnes. Séances de MouvCoq et travail sur la plage, le matin. Ballades sur l'île, l'après-midi." Et dans les cartons, le projet de s'exporter. "Le concept est en passe d'être proposé à des voyagistes sur le Portugal et les Antilles." Le Martiniquais n'a donc pas fini de bouger. Quoi de plus normal quand on vante les bienfaits... du mouvement.