Le président de Polynésie française Moetai Brotherson a estimé lundi que la solution de rester sur le site de Teapuho'o pour l'épreuve olympique de surf de 2024 en allégeant la tour des juges, dont l'impact environnemental est contesté localement, était "la meilleure des solutions possible".
À l'issue d'une réunion qui s'est déroulée le 15 novembre à Tahiti, le gouvernement polynésien, les représentants de l'État et les organisateurs des Jeux Olympiques ont fait savoir qu'ils remodelaient le projet, en réduisant la surface et le poids de la tour, de 14 à 9 tonnes, pour répondre aux contestations locales.
"La solution qu'on propose aujourd'hui, de l'avis unanime du comité d'experts, est la meilleure possible", a déclaré lundi à l'AFP le président de Polynésie, en marge du salon des maires à Paris.
Je ne dis pas que c'est une solution idéale, mais c'est celle qui présente l'impact minimal sur l'ensemble des 12 options qu'on a pu analyser, avec cinq options principales et des variantes. À un moment donné, on est tenu par des délais. Il faut faire un choix et ce choix, c'est celui de la raison.
Moetai Brotherson, président de la Polynésie française
Il avait lui-même mis la pression en proposant un autre site pour les JO de Paris 2024 (26 juillet-11 août), moins renommé, mais plus facile d'accès que Teahupo'o, mondialement connu pour sa célèbre vague et ses eaux transparentes, si une solution n'était pas trouvée.
Les associations vont "être associées à chaque étape"
Il a assuré lundi qu'il avait reçu "des premières réactions" de la part des associations, dont plusieurs s'inquiétaient d'une dégradation du corail et des fonds marins. "Deux se sont exprimées en disant qu'elles comprenaient, non pas qu'elles soutenaient, mais qu'elles acceptaient la solution qui a été proposée, qu'elles allaient suivre les développements dans les jours et les semaines qui viennent parce qu'il va maintenant s'agir de mettre en œuvre cette solution", a-t-il expliqué.
L'association à l'origine d'une pétition s'opposant à l'installation de la tour des juges, qui avait recueilli lundi plus de 164.000 signatures sur internet, "pour l'instant ne s'est pas réellement exprimée", a reconnu M. Brotherson. "Je les ai reçus avant qu'on communique sur cette option en détaillant exactement l'option qui avait été retenue et ils m'ont dit qu'ils campaient sur leurs positions. On attend qu'ils s'expriment", a-t-il ajouté.
"On va proposer aux associations d'être associées à chaque étape de la mise en œuvre de cette solution pour qu'ils puissent voir de leurs propres yeux et pas simplement nous faire confiance", a-t-il ajouté.
M. Brotherson doit rencontrer lundi le ministre des Outre-mer, Philippe Vigier et jeudi la ministre des Sports et des JO, Amélie Oudéa-Castéra. Cette dernière est allée avec le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin cet été en Polynésie, et a récemment indiqué qu'elle s'y rendrait de nouveau en décembre.