Les difficultés ont commencé pour Laurent dès le mois de mars. Vivant en Nouvelle-Calédonie, il doit se préparer pour partir dans l’hexagone en raison d’un problème familial impérieux.
Mais à cause du Covid qui sévit, une demande doit être faite auprès des autorités pour être sûr de pouvoir revenir et une quarantaine doit être effectuée au retour.
« J’ai fait la demande parce que j’avais un motif impérieux valable, j’ai envoyé tous les documents justificatifs nécessaires, j’ai reçu une réponse négative. J’ai réessayé et c’était pareil », martèle Laurent avant d’ajouter : « Il n’y a rien pour faire un recours, tout est dématérialisé, il n’y a pas de mail ni de numéro de téléphone. »
Vient ensuite la question de la quarantaine : « Quand j’ai coché sur l’option quarantaine payante pour la demande, tout de suite, toutes les options de vols se sont affichées ! Pour quinze jours enfermé dans un hôtel à mon retour, c’est 4800 €. Ça plus les billets d’avion, on monte à presque 8000 € ». Il a pu partir mais n’est arrivé que le 24 avril à destination.
Bloqué dans l’Hexagone
Alors que la situation sanitaire s’améliorait lentement en métropole, le 6 septembre, la Nouvelle-Calédonie a connu ses premiers cas autochtones de Covid-19. La situation s’est très vite dégradée, entraînant des annulations de vols ainsi que des reports. Contactée, la compagnie aérienne Aircalin a confirmé que toutes les places des passagers pour un vol du 6 septembre et un vol du 10 septembre avaient été supprimées.
Devant repartir le 23 septembre et s’inquiétant de la situation, Laurent a appelé la compagnie aérienne, mais « impossible de les avoir au téléphone ». La compagnie confirme que les lignes téléphoniques étaient surchargées. « J’ai envoyé des mails pour connaître l’état du vol et si il était possible de décaler mon billet, on m’a répondu que si il n’y avait pas de nouvelles c’est que le vol était maintenu et qu’il était impossible de décaler un billet parce que c’est une décision du gouvernement calédonien », se souvient-il.
Problème de vol
La veille de son vol, Laurent, qui était dans la région de Nancy, a donc rejoint un hôtel à Roissy pour pouvoir prendre l’avion plus facilement. Seulement, le 23 septembre, « à 6h30 du matin, la personne qui s’occupe de la quarantaine à l’hôtel m’a prévenu que ma place était annulée et je n’ai pas su pourquoi, j’ai appelé partout pour avoir des informations, aucune réponse, j’ai appelé directement en Nouvelle-Calédonie le gouvernement, aucune réponse parce qu’en raison de la crise, personne ne répond aux appels », s’étonne Laurent.
De son côté, la compagnie aérienne confirme que quelques personnes de ce vol ont été dans le même cas que Laurent, mais que c’est le gouvernement calédonien qui a pris cette décision. Une décision qui n’est pas comprise par le Calédonien puisqu’il a son pass sanitaire et qu’il a envoyé tous les documents demandés.
Toujours grâce à la personne qui s’occupe de la quarantaine de l’hôtel, « j’ai appris que j’aurais un vol le 27 septembre », poursuit Laurent. Il a par la suite bien reçu le mail de confirmation de la compagnie ainsi que celle du gouvernent calédonien.
Mais l’histoire de Laurent n’est toujours pas finie. Suite à la dramatique tournure des événements en Nouvelle-Calédonie, il ne sera finalement pas placé en quarantaine dans un hôtel, mais à domicile, chez sa fille. En effet, suite à un arrêté du gouvernement en date du 17 septembre, les hôtels sont réquisitionnés pour accueillir des malades du Covid-19 et libérer de la place à l’hôpital pour les cas les plus graves.
Malgré tout, Laurent garde le sourire, et plaisante sur le fait que « la seule chose qui a été facile, c’est le remboursement de la quarantaine, j’ai juste envoyé mon RIB et c’était bon. »
Mais au-delà de son cas personnel, Laurent s'insurge contre « le manque d’informations à tous les étages, si vous avez besoin de logement, de transport, vous devez vous débrouiller et en plus, vous vous organisez pour la quarantaine. »