Développé par la biotech lyonnaise Ziwig, ce test, baptisé Endotest, "a mis en évidence de très bonnes performances diagnostiques", souligne la HAS, qui s'est autosaisie afin d'évaluer, en vue du remboursement, son efficacité et son utilité clinique. Selon les premières études réalisées, sa précision diagnostique avoisine 95%.
Grâce au prélèvement salivaire, il est possible "d'aller au plus près du fonctionnement biologique des cellules et de produire une information qu'on n'obtient ni à l'imagerie, ni via la chirurgie et qui permet de faire un diagnostic biologique sûr", affirme à l'AFP Yahya El Mir, fondateur et président de Ziwig.
Maladie chronique qui frappe environ une femme sur dix, l'endométriose se traduit habituellement par de fortes douleurs au moment des règles et/ou par des troubles de la fertilité.
Aujourd'hui encore, elle est diagnostiquée, souvent par hasard, avec un retard moyen de sept années.
Réduire ce délai à quelques jours grâce à un test salivaire destiné à des femmes symptomatiques n'est autre qu'une "révolution", selon le fondateur de la start-up. "Si elle reconnaît le caractère novateur et l'efficacité diagnostique de ce test", la Haute autorité de santé souligne lundi "la nécessité de mener des études complémentaires visant à évaluer son utilité clinique dans la pratique courante".
Elle propose donc dans un premier temps un accès précoce à ce test dans le cadre d'un forfait dit "innovation". Concrètement, si son avis est suivi, des femmes de plus de 18 ans, pour lesquelles une endométriose est fortement suspectée, pourraient dans les prochains mois réaliser gratuitement ce test (commercialisé dans d'autres pays, comme la Suisse, autour de 800 euros).
Une prise en charge "conditionnée" à la participation à de nouvelles études, qui permettront, elles, de statuer ou non en faveur d'un remboursement pérenne. "On attend notamment de savoir si ce test permettra d'améliorer la stratégie de prise en charge des patientes atteintes d'endométriose", explique-t-on à la HAS.