Arrivé tout sourire, vêtu d’un costume noir et accompagné du président de la Fédération française de football, Philippe Diallo, et de ses deux adjoints, Gérard Baticle et Gaël Clichy, Thierry Henry semble sûr de lui. L'homme est particulièrement joyeux depuis qu'il a été nommé au poste de sélectionneur des espoirs la semaine dernière. "Je suis vraiment heureux d’être là, honoré même. Pouvoir rechanter la Marseillaise avec fierté, pour moi, c'est important. Je suis heureux de revenir et de porter le coq (…). Cette fois, ça ne va pas être un maillot, mais un survêtement, et on sait que ça ne va pas être évident", dit-il devant l’assemblée de journalistes réunis pour sa première conférence de presse en tant que sélectionneur de l'équipe nationale des moins de 21 ans.
Conscient de la tâche qui l’attend, notamment pour convaincre les présidents de club de libérer leurs joueurs pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, "Titi" a tenu à saluer le parcours de son prédécesseur, Sylvain Ripoll. "Il a [vécu] des situations difficiles, notamment avec les JO. Entraîner les espoirs, ce n’est pas facile."
"L’équipe de France ne se refuse pas"
Depuis la Coupe du monde au Qatar – où il occupait le poste d’entraîneur adjoint de la sélection belge – le grand public n’avait plus vu Thierry Henry sur les bords des terrains, hormis dans son rôle de consultant pour une plateforme vidéo, diffuseur officiel de la Ligue 1. Un costume que l’intéressé occupait temporairement le temps de retrouver un challenge à même de lui convenir. Ce qu’il a trouvé en devenant sélectionneur des espoirs.
Je n’étais pas épanoui [en tant que consultant, NDLR]. J’aime le terrain, j’attendais une opportunité. Maintenant, j'ai fait ce que j’avais à faire pour rester le plus proche des terrains. J’avais besoin de coacher, j’ai attendu patiemment pour avoir un poste.
Thierry Henry, nouvel entraîneur des Bleuets, lors de sa conférence de presse de présentation
Sa nomination a fait beaucoup parler, car en tant que joueur, "Titi " a fait rêver de nombreux jeunes, mais a surtout su faire lever les foules et remporter de nombreux titres collectifs et individuels. Il n’y a que le ballon d’or qu’il n’a pas remporté, un trophée qui aurait sûrement été l’apothéose d’une carrière rondement menée. Mais en tant qu’en entraîneur, Henry, c'est un échec à Monaco et un départ précipité de l’Impact Montréal en 2020. L’Antillais n’a pas voulu se cacher au moment d’évoquer son passé : "Peu importe ce qui s’est passé au niveau de la carrière, mais l’équipe de France ne se refuse pas. (…) Il y a eu des échéances avant, tu apprends. Je retourne dans ce que je veux faire. En consultant, il me manquait ce qui me faisait vibrer", se justifie-t-il.
Les Jeux Olympiques, son plus gros chantier
Aussitôt nommé qu’il doit déjà se mettre au travail. À moins d’un an des Jeux Olympiques de Paris 2024 – l’objectif principal de son mandat – Thierry Henry va devoir user de diplomatie dans les semaines et mois à venir. Son prédécesseur avait eu toutes les difficultés du monde pour construire son groupe lors de la précédente olympiade, en raison notamment de la réticence de certains présidents de club à libérer leurs joueurs. Le champion du monde 1998, malgrè son statut et sa carrière, va devoir faire preuve de pédagogie.
Ce n’est pas une sélection punition [l'équipe de France espoirs, NDLR]. Il y a des équipes et des joueurs qui le voient comme ça. Bien souvent, certains qui devaient partir avec les A [l'équipe de France senior, NDLR], et qui finalement viennent avec les espoirs, le prennent pour une punition. (…) Il va falloir qu’on travaille, mais tous ensemble. Il va falloir réussir à créer un esprit France, pour que les joueurs, ils soient contents de venir.
Thierry Henry, sélectionneur de l'équipe de France espoirs
Son président Philippe Diallo, tout heureux de ramener Thierry Henry "dans sa maison", lui a fixé pour objectif d’atteindre le podium lors des Jeux de Paris 2024. L’enjeu est de taille pour le nouveau sélectionneur des espoirs : cet "évènement n’arrive qu’une seule fois dans la vie" rappelle le président de la FFF. L’ancien attaquant vedette de l’équipe de France devrait pouvoir compter sur Kylian Mbappé et la nouvelle pépite française, le Martiniquais Warren Zaïre-Emery, qui évolue au PSG.
Nommé il y a une semaine, Thierry Henry entrera officiellement dans le grand bain le 7 septembre pour son premier match de qualification pour les championnats d’Europe, contre le Danemark à Nancy.