"Tôt ou tard, nos efforts vont finir par payer", assure la footballeuse Oriane Jean-François quant aux chances de voir les Bleues remporter un titre

Oriane Jean-François de retour en équipe de France après plus d'un an d'absence.
De retour en équipe de France après plus d’un an d’absence à l’occasion des deux matches amicaux que disputent les Bleues contre la Jamaïque (victoire 3 à 0 vendredi dernier) et la Suisse ce soir, la Guyanaise Oriane Jean-François véhicule sa joie de vivre dans un groupe encore sonné par la claque des Jeux Olympiques de Paris 2024.

Dès son arrivée dans la salle de presse à Clairefontaine (Yvelines) où attendaient les journalistes, Oriane Jean-François tout sourire a illuminé la pièce. Absente depuis de longs mois à cause d’une terrible blessure au genou alors qu’elle évoluait encore sous les couleurs du Paris Saint-Germain, la Guyanaise a mis du temps à s’en remettre et à revenir. "Je suis restée éloignée des terrains quasiment un an, c’était difficile, avoue la nouvelle joueuse de Chelsea en Angleterre. Mais je touche du bois maintenant, je suis de retour."

Vendredi soir, lors de la victoire des Bleues 3 à 0 face à la Jamaïque, elle est entrée sur le terrain à la mi-temps, et à voir son visage jovial, la Guyanaise sait qu’elle revient de loin. "Il y a des blessures où on n’est jamais certain de l’issue, donc j’étais vraiment contente, raconte-t-elle. Être de retour et voir que malgré la blessure, le coach ne m’a pas oubliée, ça fait du bien."

Une progression freinée par les blessures

L’histoire entre la Guyanaise et l’équipe de France est faite de blessures et de rendez-vous manqués. Convoquée pour la Coupe du monde 2023, elle avait dû déclarer forfait la mort dans l’âme la veille du départ des Bleues pour l’Australie. Quant aux Jeux Olympiques de Paris, déjà écartée à cause de sa rupture partielle du ligament croisé d’un genou, elle avait suivi l’évènement de loin. "Pour être honnête, c’est quelque chose que je n’ai pas regardé, confesse-t-elle. Quand on est forfait pour des raisons comme les miennes que sont les blessures, c’est difficile d’accepter qu’on ne soit pas de la partie."

Transférée à Chelsea en Angleterre à l’intersaison, la Guyanaise est redevenue une joueuse de football de talent. "Oriane à un potentiel énorme, malheureusement elle a connu une blessure l’année dernière. Elle retrouve petit à petit ses sensations et son rythme" ,dit d’elle la Martiniquaise et capitaine de l’équipe de France, Wendie Renard. Au milieu de terrain, la jeune femme de 23 ans retrouve son niveau mais ne veut pas griller les étapes malgré son retour en équipe de France. "On continue d'être dans une logique de progressivité. Je ne suis pas encore apte à jouer 90 minutes. Je n'ai pas encore le rythme et les jambes, mais je reviens tout doucement", constate-t-elle.

Gagner des titres avec ses "idoles"

Après un an d’absence, Oriane Jean-François a faim de ballon mais aussi de titres. Comme beaucoup, elle a accusé le coup des différents échecs des Bleues, mais elle n’accable pas les entraîneurs du passé. Encore moins Hervé Renard, le sélectionneur qui lui a redonné une chance après deux ans de placard. "Même si ça a été très court, il a eu une philosophie très claire. Il a voulu apporter un nouvel élan, remettre de la lumière sur le football féminin qui s'était endormi, raconte-t-elle. Je pense qu'il a apporté quelque chose, même si les résultats n'ont pas suivi."

Les Bleues se sont renforcées avec l’arrivée notamment d’un préparateur mental, pour essayer de "passer un cap". "Il y a encore quelque chose à aller chercher, souffle la Guyanaise. Je pense que dans tous les cas, tôt ou tard, nos efforts vont finir par payer."

La Guyanaise, originaire de la ville du Saint-Laurent-du-Maroni, veut aussi gagner des titres en sélection pour enfin offrir à son idole de jeunesse, Wendie Renard, la seule ligne qui manque à son palmarès : un titre avec l’équipe de France. "C'est vrai que pour ces joueuses-là, le fait d'avoir tout gagné en club et n'avoir toujours pas réussi à franchir ce cap-là en sélection, ça doit être très frustrant. Même pour nous, les jeunes qui arrivons, car on a envie d’aider ces filles qui ont été nos modèles, révèle-t-elle. On a envie de participer à ce succès-là, de se dire que j'ai gagné avec mon idole. C'est quelque chose de fort. C'est une belle histoire, en tout cas."

Avant d’essayer de toucher la victoire avec ses idoles, Oriane Jean-François doit retrouver la plénitude de ses moyens et s’installer durablement dans cette équipe de France à quelques mois de l’Euro 2025 : "Après avoir loupé la Coupe du monde et les JO, l’Euro c’est forcément le gros objectif de ma saison."