À 34 ans, Wendie Renard a toujours cette même flamme qui la guide. Amoureuse du ballon rond, la Martiniquaise, lancée en équipe de France en 2011 par Bruno Bini, court toujours après son rêve de remporter un titre international avec les Bleues.
Près de deux mois après l'échec des JO de Paris, la joueuse s'est entretenue avec Outre-mer la 1ère. "Beaucoup d’émotions ont traversé ma tête", nous a confié celle qui a songé à arrêter sa carrière internationale. Mais "je suis toujours combative", assure-t-elle.
Pour cette nouvelle saison avec les Bleues, Wendie Renard, confirmée en tant que capitaine, découvre un nouveau sélectionneur. "Laurent (Bonadei) a pris cette responsabilité de mener l'équipe de France avec des attentes similaires de ce qu'on a pu connaître par le passé. Je suis prête pour ce nouveau projet qui amènera à cet été pour l’Euro 2025".
En marge de cette interview, la joueuse a tenu à apporter son "soutien" à la Martinique, plongée dans la crise depuis le début du mois de septembre. La défenseuse espère "qu’une solution sera trouvée très rapidement".
Vendredi 25 octobre, pour son premier match international depuis les Jeux de Paris, elle s'est illustrée en marquant le deuxième but de la rencontre amicale face à la Jamaïque (victoire 3-0 pour la France). De quoi bien la relancer dans sa quête de gloire internationale.
Outre-mer la 1ère : Comment avez-vous vécu l'élimination en quarts de finale des Jeux Olympiques ?
Wendie Renard : Ça a été très difficile, il y a eu beaucoup de choses qui ont traversé mon esprit à ce moment-là. Je n’étais vraiment pas bien. J’ai connu la Coupe du monde 2019 à la maison où la ferveur était magnifique, et je m’étais dit que si j’avais la chance de revivre une compétition à la maison, il fallait la gagner. […] Les stades étaient quand même assez pleins pour nous soutenir et on n'a pas réussi à aller au bout. Donc, on a l'impression que c'est la même chanson, la même musique qui se répète. Mais dans la vie, il faut persévérer aussi. Par moments, il faut beaucoup tomber et il faut se relever.
Vous avez pensé arrêter après les Jeux ?
Comme je l’ai dit, beaucoup d’émotions ont traversé ma tête et ça en fait partie forcément. Mais je n’ai jamais caché que je souhaitais remporter un titre avec mon pays. Je suis toujours combative, je suis toujours prête à aller au combat, à défendre nos couleurs. Et pour ce nouveau projet, avec ce nouveau sélectionneur et ce nouveau staff, je suis prête à donner le meilleur dans mon club, à être performante, pour pouvoir être appelée ici en sélection.
Qu’est-ce qui manque à cette équipe de France ?
Si je savais, on aurait gagné… Il n’y a pas de recette miracle. Après, on a raté beaucoup d’opportunités, je pense notamment aux JO 2012 (à Londres) contre les Japonaises. On a loupé des opportunités qui auraient pu, en tout cas dans le processus de développement du football féminin français, nous faire passer à un palier différent.
Justement, Hervé Renard (sélectionneur des Bleues entre 2023 et 2024) était venu pour vous faire passer un cap. Il n’a pas réussi... Qu’est-ce qui lui a manqué ?
Hervé a eu très peu de temps, puis vous savez dans quelles conditions il est arrivé (il a été nommé suite à la mise à l’écart de Corine Diacre après des tensions avec certaines joueuses). Donc en très peu de temps l'image a été très bonne, très positive.
C'est sûr qu'on aurait souhaité toutes et tous, avec le staff, remporter un titre. On a vu en Australie (lors de Coupe du monde 2023), ça ne s'est pas joué à grand-chose face au pays hôte. On a perdu aux tirs aux buts. Je pense que là où on peut avoir beaucoup de regrets, c'est forcément à la maison, aux JO. Parce qu'encore une fois, on avait la possibilité de faire quelque chose de bien.
Qu’attendez-vous du nouveau sélectionneur Laurent Bonadei ?
C'est quelqu'un déjà qui a eu cette chance de nous voir en étant l’adjoint d’Hervé Renard. Il a pu nous observer, voir les différents comportements. C’est quelqu’un qui a connu l’équipe de France féminine, mais aussi les garçons. Il a joué au foot aussi. Il a un projet qui est assez clair, il nous en a fait part. Que ce soit le projet de vie ou le projet sportif, c'est assez clair. Maintenant, c'est à nous, joueuses, de s'y tenir.
Lors de l’annonce de sa première liste, il vous a conforté comme capitaine. Avait-il besoin de le faire ?
Je ne sais pas. Il faut lui poser la question à lui. Après ça ne change rien du tout. Je l'ai toujours dit, quand il y a un nouveau sélectionneur ou un nouveau coach dans le club, il a forcément le choix de pouvoir choisir le ou la capitaine qu'il souhaite. C'est plutôt à lui qu'il faut demander ça. Mais pour moi, ça ne change absolument rien.
L’Euro à venir en fin de saison, vous y pensez déjà ?
C’est encore loin, mais il faut qu’on avance avec humilité, notamment après la claque qu’on vient de prendre cet été. Je pense qu'il faut juste travailler dans notre coin et se préparer aux matchs qu’on pourra avoir. Mais c’est encore loin, il y a beaucoup de choses qui peuvent se passer.