Trafic de cocaïne : une jeune "mule" guyanaise décède d’overdose à son arrivée à Paris

C'est une information France Ô radio/La1ere.fr.Un jeune homme a pris un vol entre Cayenne et Paris le 20 mai dernier. La "mule" avait ingéré des boulettes de cocaïne et est décédée cinq jours plus tard d'un arrêt cardiaque.




 
Le 20 mai dernier, un jeune étudiant guyanais embarque au départ de Cayenne, à bord d'un vol à destination de Paris. Il s'agit d'une "mule" qui fait le voyage avec plusieurs dizaines de boulettes de cocaïne dans son estomac, mais aussi sur lui.
 

Arrêt cardiaque

Interpellé à sa descente d'avion à 7 heures du matin, le jeune homme originaire de Saint Laurent du Maroni a été pris en charge par les douaniers d'Orly. Il a été transporté à l’Hôtel Dieu, l’hôpital parisien qui accueille les passeurs le temps qu’ils expulsent les ovules qui se trouvent dans leur estomac. Mais au lendemain de son arrivée, le jeune homme fait un malaise. Il est alors transféré à l’hôpital Cochin. Il est immédiatement opéré pour extraire les boulettes de son corps, mais c'est trop tard. Le jeune guyanais succombe d’un arrêt cardiaque le 25 mai. 

Une boulette fissurée

Les premiers examens confirmeraient qu’il s’agit bien d’une overdose. D’autant que l’une des boulettes extraites de son estomac était fissurée. Mais des examens complémentaires sont en cours. Par ailleurs une instruction pour trafic de stupéfiant, association de malfaiteur et homicide involontaire a été ouverte par le parque de Créteil.
 

Des problèmes d'argent

Né en 1999, ce jeune homme était étudiant à Toulouse depuis septembre 2018. Il a expliqué aux policiers qu’il transportait de la drogue parce qu’il avait des problèmes financiers et un crédit à rembourser.
  

Un décès dans l'avion en 2017

En 2017, une jeune femme de 32 ans était déjà décédée dans un avion entre Cayenne et Orly. Elle avait ingéré des boulettes de cocaïne et était accompagnée de son fils de trois ans. Cette technique est connue pour ne pas attirer l'attention, tout comme l'utilisation de femmes enceintes afin d'échapper à la radio.
 

Un trafic qui explose

Le nombre de mules impliquées dans le trafic de cocaïne entre la Guyane, proche des pays producteurs (Colombie, Pérou et Bolivie), et la métropole a "explosé" ces dernières années. Le trafic de cocaïne via ces mules transportant jusqu'à un kilo de drogue "in corpore", ou trois à quatre en fond de valise, représente moins de 10% des neuf tonnes de cocaïne saisies par la douane française en 2017.

Pour les trafiquants, le procédé est rentable : les mules sont payées 3.000 euros pour le voyage, le kilo de cocaïne est acheté 3-4.000 euros et se revend minimum 35.000 euros en métropole. Les passeurs peuvent avaler, parfois sur un ou deux jours, jusqu'à une centaine d'ovules.