À l'issue de leur garde à vue, les cinq suspects ont été présentés à un juge d'instruction du tribunal judiciaire de Paris. Ils ont été mis en examen pour infractions à la législation sur les stupéfiants, importation en bande organisée, association de malfaiteurs et blanchiment aggravé puis incarcérés, a-t-on précisé de même source.
Au total, quinze personnes avaient été interpellées au cours d'une opération menée dans la nuit du 25 au 26 octobre, simultanément à Strasbourg (neuf personnes), en Guadeloupe (cinq) et à Saint-Martin (une) dans les Caraïbes, avait détaillé Lola Menahem, cheffe de la division judiciaire de l'Office anti-stupéfiants (Ofast), chargé des investigations.
Les autres personnes ont été relâchées sans poursuites à ce stade, a indiqué la source judiciaire.
Trafic des Antilles à Strasbourg, en passant par Le Havre
Le démantèlement de ce réseau de cocaïne entre les Antilles et Strasbourg est le résultat d'"une coopération étroite entre les services : l'Ofast à Nanterre, l'antenne Ofast de Strasbourg, le détachement Ofast de Guadeloupe sous la direction de la Jirs de Paris (Juridiction interrégionale spécialisée)", selon la cheffe de la division judiciaire de l'Ofast.
Au fil des investigations, lancées en mai 2021, les enquêteurs ont pu retracer le parcours du trafic de cocaïne, de la plaque des Antilles françaises, en passant par Le Havre, où arrivaient les conteneurs, jusqu'aux dealers de Strasbourg.
C'est en suivant une cargaison de ce réseau du Havre à Strasbourg que la police a interpellé neuf personnes qui étaient en train de décharger la marchandise à Strasbourg.
De nombreuses perquisitions ont été réalisées ces derniers jours, permettant la saisie de "334 kg de cocaïne, 750 à 800.000 euros, une dizaine de véhicules de luxe et des bijoux de marque", avait indiqué Mme Menahem.
"En 2021, 26,5 tonnes de cocaïne ont été saisies, 84% des saisies avaient été acheminées par conteneurs. Dix tonnes avaient transité par le port du Havre", avait rappelé la cheffe de la division judiciaire de l'Ofast. La France compte environ 600.000 consommateurs de cocaïne par an, avait-elle souligné.