Tout commence mercredi 20 décembre, lors de la nomination du bureau de la nouvelle commission d’enquête sur la gestion des risques naturels majeurs dans les territoires d’Outre-mer. Jean-Philippe Nilor, député (LFI) de Martinique, qui avait fait voter la création de cette commission à la fin du mois de novembre, se fait ravir la présidence par le député (LR) de Mayotte, Mansour Kamardine.
Outré, le député de Martinique dénonce au micro d'Outre-mer la 1ère "un arc [entre] le Rassemblement national, la droite et les macronistes". Sur les quatre vice-présidences de la commission, trois sont des élus de la majorité présidentielle. Trois députés macronistes et un élu du Rassemblement national ont été nommés secrétaires. Seul un poste de vice-président a été accordé à la gauche. "Ce qui est le plus triste pour moi, c'est qu'il y a toujours un nègre de maison pour faire le boulot avec les maîtres, à côté des maîtres, accompagner les maîtres, à l'encontre même de sa propre population", a déclaré Jean-Philippe Nilor.
Demande d'excuses publiques
Des propos jugés "insultants" par Mansour Kamardine. "Ce sont des propos inacceptables, insupportables qui caractérisent un délit racial, tenu par un élu de la République", détaille le député, se disant "heurté" par "une attitude à la fois irresponsable et antidémocratique" et précisant avoir "adressé une lettre" à son collègue député. "Nous avons fait une élection démocratique, j’ai obtenu 17 voix, il en a obtenu 9. Je crois que le score est sans appel. Quand on est républicain, on se plie à cette règle du suffrage universelle", poursuit l'élu, qui considère qu'avoir "posé le problème au niveau parlementaire (...) ne donne pas un droit de préemption sur le sujet".
"Nous sommes tous égaux, il n’est pas plus légitime que moi pour parler des questions concernant les Outre-mer. (...) En tant que Mahorais, je suis assis sur un volcan", explique le député, qui souligne qu'il a, en 2021, rédigé un rapport sur ces questions.
Ces insultes et ce mépris à l’égard des collègues ne sont pas acceptables. Je souhaite que monsieur Nilor prenne conscience de la gravité de ses propos, je lui demande de reconnaître la faute qu’il a commise et de me présenter publiquement des excuses.
Mansour Kmardine, député de Mayotte.
Jean-Philippe Nilor a choisi de ne finalement pas participer aux travaux de la commission, même comme simple membre. Un positionnement que regrette Mansour Kamardine, qui considère que "tout le monde a sa place" dans la commission d'enquête qu'il dirige désormais.