Un coureur lève des fonds pour soutenir une association de restauration des coraux en Polynésie

Charles Steinmyller devant une mosquée à Isfahan, une cité perse au carrefour des routes de la soie.
À 29 ans, Charles Steinmyller s'est lancé le défi de sillonner une partie du monde à vélo, pour soutenir Coral Gardeners, une association tahitienne qui préserve les barrières de corail dans le Pacifique. Entre juin et novembre 2022, le cycliste a parcouru 16 000 km et a récolté 11 000 euros.

"J’avais une soif de partir à l’aventure, une envie de liberté", se rappelle Charles Steinmyller. À l'aube de ses 30 ans, le sportif originaire de Cherbourg, dans la Manche, s'est fixé un objectif sportif des plus ambitieux : faire le plus long trajet possible à vélo, pour lever des fonds à destination d'une association qui travaille dans les océans à Tahiti, Coral Gardeners.

Objectif atteint pour Charles Steinmyller, le coureur à fait 16 000 km, ce qui lui a permis de gagner 11 000 euros pour l'association tahitienne. "La somme permet de financer un site tout entier de restauration des coraux. Ils pourront être élevés puis réimplantés pour devenir une source de biodiversité marine", explique le cycliste.

Servir une cause

"Je ne voulais pas seulement partir en voyage", explique Charles Steinmyller. Pour le sportif, il était important d'allier l'utile à l'agréable en parrainant une association protectrice de l'environnement. Et le jeune cycliste n'a pas choisi Coral Gardeners par hasard : "il y a la cause environnementale, mais aussi une affection pour ce lieu [la Polynésie, ndlr]. J'ai grandi à Tahiti quand j'avais cinq ans, la beauté des paysages et de la nature m'ont marqué", se remémore Charles Steinmyller.

J'ai grandi avec un environnement marin à Tahiti et j'ai toujours conservé cet attachement particulier. Il est important pour moi de travailler à la préservation de la santé des océans.

Charles Steinmyller

Passionné d'exploration, le sportif a utilisé son congé sabbatique pour réaliser son défi. Il a rapidement été soutenu par des organismes, ce qui l'a fortement aidé : "J'ai eu la chance d'avoir plusieurs entreprises désireuses de me soutenir. L'idée était surtout de donner de la visibilité à cette cause qui parle aux gens", détaille Charles Steinmyller.

Parcours ambitieux 

Son "appel à la liberté" comme il le revendique, commence le 18 juin dernier depuis sa ville natale. Sur son vélo, Charles Steinmyller prend la route avec le strict minimum, soit une tente et un duvet et quelques affaires de rechange. De Cherbourg au Vietnam, le cycliste essuie environ 200 km par jour : "C'était intense, mais le corps s'habitue. Ça demande un peu de discipline", relate Charles Steinmyller. 

Équipement de Charles Steinmyller à son départ de Cherbourg.

Pendant quatre mois, le coureur a sillonné plus d'une dizaine de pays. Il a pu tenir son objectif initial (rouler 16 000 km et récolter 1 euro par km) malgré des passages plus compliqué : "Je voulais suivre les anciennes routes de la Soie, mais j'ai été poussé au Sud du Caucase. Je n'ai pas pu aller en Russie, ni rejoindre l'Ouzbékistan à cause du conflit entre l'Azerbaidjan et l'Arménie", décrit-il. "Je suis descendu en Iran, mais pas au Pakistan à cause des inondations. J'ai même été escorté par la police à cause de la situation sécuritaire là-bas. J'ai ensuite rejoint le golfe persique". 

Charles Steinmyller était "principalement" seul durant son voyage, confirme-t-il, mais il a aussi partagé des moments avec son petit frère et sa copine. "Mon petit frère m'a rejoint de Suisse en Grèce et ma copine en Turquie. J'ai aussi fait de très belles rencontres tout au long de mon voyage, beaucoup de gens se demandait ce que je faisais là avec mon vélo dans un petit village en Turquie."

Parler de mon projet, voir l'engouement que ça suscitait, je devenais un peu l'attraction du moment dès que je m'arrêtais.

Charles Steinmyller

Son exploit terminé, Charles Steinmyller prévoit maintenant de retourner à Tahiti. Le cycliste n'y est pas retourné depuis son enfance. "J'en rêve. J'ai gardé le souvenir d'un très bon équilibre de vie. Je cherche à développer des activités là-bas et à m'y installer pour quelques années."