Le chanteur et compositeur mahorais M’Toro Chamou vient de sortir un nouvel album, intitulé Punk Islands. Dans un entretien à La1ere.fr, il fait part de ses inquiétudes concernant la situation à Mayotte et dans l'archipel des Comores.
M’Toro Chamou vient de sortir son huitième album. Avec un drôle de titre : « Punk Islands ». Qu’on ne s’y trompe pas, rien à voir avec le style musical punk, qui connut de beaux jours à une autre époque. Ce bel opus rythmé, chanté en shimaore et aux sonorités folk, reggae et de l’océan Indien, exprime la révolte et les inquiétudes du chanteur face à la situation qui prévaut actuellement à Mayotte, son île, et dans l’archipel des Comores en général.
« Ce titre exprime le "no future", car il faut voir ce qui se passe aujourd’hui à Mayotte », explique M’Toro Chamou à La1ere.fr. « Nous sommes en train d’expulser nos frères, nos sœurs et nos cousins d’à côté. Il s’est installé une haine dans cet archipel qui fait que jusqu’à aujourd’hui on n’arrive pas à trouver une stabilisation. Dans mon album j’essaye d’expliquer tout simplement que ce qui se passe chez nous, si ça continue comme ça c’est le non futur. »
Pour le chanteur, les questions de l’identité et de la culture sont primordiales, et doivent prévaloir sur les problèmes politiques et administratifs. « Dans l’archipel des Comores il faudrait que l’on arrête de parler de statut. Il faudrait que l’on commence à parler de nous, de qui on est, de notre identité, de notre culture, et de ce qu’on peut partager. Comment a-t-on fait pour cohabiter il y a longtemps ? Il est nécessaire de parler de culture, de ce qui nous relie. »
Et quand on évoque la question de son identité personnelle, il tranche : « Pour moi la question ne se pose pas, parce qu’un Mahorais est né dans l’archipel des Comores. Tout est dit. Un Mahorais c’est un Comorien, comme un Anjouanais c’est un Comorien ou un Mohélien c’est un Comorien. La seule différence dans ces îles c’est qu’il y en a une qui est française. Elle l’est seulement politiquement, et la politique n’a rien à voir avec notre histoire culturelle ou idenditaire. »
« Ce titre exprime le "no future", car il faut voir ce qui se passe aujourd’hui à Mayotte », explique M’Toro Chamou à La1ere.fr. « Nous sommes en train d’expulser nos frères, nos sœurs et nos cousins d’à côté. Il s’est installé une haine dans cet archipel qui fait que jusqu’à aujourd’hui on n’arrive pas à trouver une stabilisation. Dans mon album j’essaye d’expliquer tout simplement que ce qui se passe chez nous, si ça continue comme ça c’est le non futur. »
"Histoire très contradictoire et très ambigüe"
« Cette histoire est très contradictoire et très ambigüe », poursuit-il. « Les gens qui ne connaissent pas vraiment l’archipel des Comores ont du mal à comprendre. Dans cet archipel on parle de deux Etats. Comment cohabiter, c’est ça la question qui se pose. Comment enlever cette haine qui circule entre nous et qu’on se renvoie depuis des générations ? Comment faire pour que cette déchirure s’arrête ? » M’Toro Chamou insiste également sur la nécessité d’un dialogue entre les quatre îles. « Il faut se parler, sinon rien ne va évoluer, le danger est là », avertit-il.ECOUTEZ : M’Toro Chamou s’exprime sur la situation à Mayotte
Pour le chanteur, les questions de l’identité et de la culture sont primordiales, et doivent prévaloir sur les problèmes politiques et administratifs. « Dans l’archipel des Comores il faudrait que l’on arrête de parler de statut. Il faudrait que l’on commence à parler de nous, de qui on est, de notre identité, de notre culture, et de ce qu’on peut partager. Comment a-t-on fait pour cohabiter il y a longtemps ? Il est nécessaire de parler de culture, de ce qui nous relie. »
Et quand on évoque la question de son identité personnelle, il tranche : « Pour moi la question ne se pose pas, parce qu’un Mahorais est né dans l’archipel des Comores. Tout est dit. Un Mahorais c’est un Comorien, comme un Anjouanais c’est un Comorien ou un Mohélien c’est un Comorien. La seule différence dans ces îles c’est qu’il y en a une qui est française. Elle l’est seulement politiquement, et la politique n’a rien à voir avec notre histoire culturelle ou idenditaire. »