C’est Porte de Versailles que le gratin de l'astronautique s’est rassemblé. Mini-lanceurs, maquettes de fusées et simulateur de marche sur Mars... En voyant les stands, aucun doute, nous sommes bien à l’IAC 2022, le Congrès international d'Astronautique, que Paris accueille pour la 4ème fois de son histoire. Ça et là sont exposés les derniers bijoux de technologies et les ingénieurs du monde entier se rencontrent, se retrouvent et échangent autour de leurs projets.
Au milieu des stands et des nombreuses allées du salon, quelques Réunionnais évoluent, plus timidement pour certains que pour d’autres, dans le monde des grands. Drapeau du pays fièrement apposé à leur chemise, ils espèrent bien se faire une place dans le secteur.
Le projet ambitieux d’étudiants réunionnais
C’est Erika Vélio qui guide tout ce petit monde. L’ingénieure réunionnaise qui travaille pour Airbus aux Pays-Bas connaît bien cet univers. Cette année, elle accompagne, entre autres, une bande d’élèves ingénieurs à l’IPSA Paris (école d'ingénieurs aéronautiques et spatiales) venue présenter leur projet d’étude : un capteur de particules cosmiques attaché à une voile solaire.
Cette voile, baptisée Payankeu, du nom d’un oiseau emblématique de la Réunion, c’est "un peu comme une voile de bateau", explique Simon Maillot pour éclairer les moins initiés. "Elle sera très légère, assez petite, précise Esteban Décline, son partenaire de travail. En forme de carré de 7 centimètres de côté et d’une dizaine de kilo au maximum."
Comme une voile de bateau, leur voile solaire se déplacera dans l’espace, non pas grâce au vent mais grâce à la lumière émise par le soleil. Cette voile conçue par l’équipe réunionnaise, c’est la garantie de pouvoir transporter d’autres instruments dans l’espace, comme le capteur sur lequel ils travaillent.
Capteur de poussières cosmiques
Elise Denis complète le groupe d’ingénieurs : "On a, en plus du capteur, une caméra qui nous permettra de prendre en photo la face cachée de la Lune, si on l’atteint. Et notre instrument, qui est le capteur de poussières cosmiques, va nous permettre de les compter, et donc de trouver leur densité."
Un projet ambitieux et important pour la science : "Les poussières entre la Terre et la Lune sont assez peu connues, et elles pourraient nous apprendre des choses sur la formation de l’univers, et bien d’autres choses…", explique Elise.
"On est fiers de représenter la Réunion ici, conclue l’étudiant Simon Maillot. Le slogan « nou le kapab », est entièrement justifié. La Réunion est capable de s’investir dans le spatial, et c’est ce qu’on est venu montrer."