Un contexte favorable
Vale a été l’un des grands bénéficiaires des efforts de la Chine pour réduire sa surcapacité dans son industrie sidérurgique tentaculaire et assainir son environnement. Ces efforts ont stimulé la demande de minerai de fer à haute teneur et à faible impureté de Vale. Ce minerai de fer « premium » émet moins de pollution et améliore la qualité des aciers sortis des hauts-fourneaux. D’avril à mai 2018, Vale a annoncé un bénéfice de 3,9 milliards de dollars avant impôts et taxes, contre 2,7 milliards un an auparavant. "C’est un très bon moment pour notre entreprise. Le meilleur résultat que nous ayons eu depuis de nombreuses années", a déclaré M. Schvartsman, qui a fortement réduit les coûts de production et de fonctionnement de l’entreprise depuis son entrée en fonction.Les actions de Vale ont augmenté de 40 % cette année, ce qui est nettement supérieur à ses concurrents. La société est évaluée à 78 milliards de dollars, soit à peine 6 milliards de moins que Rio Tinto, deuxième producteur mondial de minerai de fer.
Vale, du fer et du nickel
Bien que Vale soit surtout connu pour son activité dans la production de minerai de fer, il est également le plus grand producteur mondial de nickel. Le métal est utilisé principalement pour fabriquer de l'acier inoxydable, il est promis à un bel avenir étant l'un des composants essentiels nécessaires à la fabrication de batteries pour véhicules électriques."Le nickel a une formidable opportunité d'avenir grâce aux voitures électriques"
Mario Schvartsman au Financial Times
Stratégie calédonienne
Vale se fixe une nouvelle limite pour annoncer le devenir de son usine de nickel-cobalt en Nouvelle-Calédonie. Le PDG de la société brésilienne se donne deux mois pour prendre sa décision. La multinationale recherche toujours un partenaire. Il s’agit de partager les coûts (500 millions de dollars) de la nouvelle zone de stockage de déchets du complexe industriel de Goro en Nouvelle-Calédonie. L’un des plus grands défis de l’activité nickel de Vale reste donc son site industriel en Nouvelle-Calédonie "dont la construction a coûté des milliards de dollars et qui a connu des problèmes" souligne le Financial Times. "Nous étudions différents scénarios, nous allons prendre une décision définitive d’ici la fin de l’année", a déclaré M. Schvartsman, refusant de fournir plus de détails.Les analystes mettent la pression
Les analystes londoniens mettent la pression. Ils estiment toujours que le site industriel de Goro est le principal défi, le vrai test du PDG de Vale. Ils entendent le juger aux actes, lui qui a déclaré qu'il n’investirait que dans les projets assurant une bonne rentabilité aux actionnaires et aux prix actuels des métaux industriels. La pression qui s’exerce sur Vale en Nouvelle-Calédonie n’est pas sans rappeler celle exercée par d’autres analystes sur la direction d’Eramet pour la SLN.Si on résonne comme un trader de matières premières ou un analyste on se se dit qu'il est possible pour Vale de trouver un partenaire, un client stratégique sans doute chinois pour l'usine de cobalt-nickel de Goro. Le PDG de Vale se donne une date limite mais il pourrait très bien changer d’avis. N’oubliez jamais que c’est une entreprise cotée en bourse et que chaque mot prononcé par Fabio Schvartsman est analysé par les investisseurs et le marché. Donc il lui faut répondre à l’attente des analystes et des actionnaires focalisés sur l’usine calédonienne du groupe, il faut les rassurer. Je ne crois pas une seconde à la fermeture de l’usine qui est devenue rentable, attractive grâce au cobalt mais aussi au nickel, deux métaux nécessaires à la transition énergétique." Jean-François Lambert, ancien banquier spécialiste du financement des matières premières pour HSBC, maintenant consultant.