Dans son livre Ta mémoire, Petit Monde, Alain Foix revient sur son enfance et son départ de la Guadeloupe en 1962 pour rejoindre l’Hexagone en plein hiver. Il a huit ans. Avec sa mère, Lucia, il vit dix jours de traversée qui vont bouleverser sa vie et marquer douloureusement la déchirure avec son île et ses souvenirs. Dans ce récit autobiographique, l’auteur raconte son quotidien à Bondy. Comment son séjour à l’hôpital à Berck-Plage a modifié son rapport au monde. L'auteur décrit aussi son rapport aux filles, sa découverte de la psychanalyse et surtout son émancipation. À travers la mémoire de l’enfant qu’il était et de son "petit monde", c’est toute une poétique de la banlieue qui surgit.
L'auteur : Alain Foix
Écrivain, philosophe et dramaturge, Alain Foix est l'actuel directeur artistique et metteur en scène de la compagnie Quai des arts. Depuis 2016, il dirige la Bazar Café, un espace de rencontres artistique et littéraire à La Charité sur Loire, dans le département de la Nièvre.
Né en Guadeloupe, il a dirigé la Scène nationale de l’île avant de devenir directeur de théâtre et du Centre national de Création musicale en Hexagone. Son œuvre littéraire, qui va du roman à l'écriture théâtrale en passant par l'essai philosophique ou les livres pour la jeunesse, est marquée par l'éclectisme.
Il est en 2004 lauréat du Grand Prix Beaumarchais / ETC-Caraïbe de l'écriture théâtrale. Ta mémoire, Petit Monde a été sélectionné pour le Prix des Amériques insulaires 2006.
Retrouvez les autres écrivains des Outre-mer du magazine littéraire À la 1ère Page.
Réalisation : Jean-Luc Benzimra
Graphisme et Animation : Joël Cimarron
© France Télévisions 2021
Lecture d’un extrait de la 1ère Page : Ta mémoire, Petit Monde d'Alain Foix, Gallimard
Prenons un petit monde au hasard dans la rue. Tenez, dans Pointe-à-Pitre, sur le trottoir de la rue Barbès. Il sort tout juste de l'école et fixe le caniveau. Dans le ruisseau, son bateau de papier. Au bout de la rue, un bâtiment immense. Sa coque de noix va droit dessus. Un géant blanc posé sur l'eau et qui écrase la ville de majesté. Le Colombie, comme c'est écrit dessus, pousse un long hurlement et arrête le temps. La ville est suspendue et le monde médusé. C'est la terre qu'on déchire, le géant se délivre. Une lente déchirure, mouvement inexorable, et la mer s'y engouffre. Un gouffre de vertige, d'un bleu à s'y noyer. Et le monde rapetisse à mesure qu'il s'éloigne.