Ce roman, préfacé par Pascal Blanchard, est inspiré de faits réels : l'exhibition de dizaines de Kanak pendant l'Exposition coloniale de 1931.
C’est au FIFO en voyant le documentaire "Kanak, l’histoire oubliée" réalisé par Stéphane Kappes, qu’Annelise Heurtier entend parler pour la première fois de l’histoire des zoos humains.
Ce documentaire retrace les débuts de la carrière de l’ex-footballeur international calédonien Christian Karembeu. Alors qu’il est sur le point de partir en 1988 pour l’Hexagone, la Nouvelle-Calédonie est secouée par les événements d’Ouvéa, remettant en cause le rêve de Christian d’intégrer le FC Nantes.
Christian Karembeu déterre à cette occasion le secret de son arrière-grand-père, qui a fait partie des 110 Kanak venus dans l’Hexagone pour l’exposition coloniale de 1931.
La découverte de l'histoire familiale douloureuse de Karembeu lui donne envie d'en savoir plus et lui a servi de base d'écriture pour sa fiction.
Qui sont les "sauvages" dans cette histoire ?
Nouvelle-Calédonie, 1931. Edou est un jeune Kanak aventureux. Alors le jour où des membres de sa tribu sont choisis pour une mission spéciale à Paris, il s'introduit dans le groupe sans réfléchir. Leur mission sera de montrer aux citoyens français comment ils vivent, leurs coutumes, leurs talents. Pour Edou, c'est surtout l'occasion de partir loin et de découvrir cette capitale qui le fait rêver. Mais la désillusion est grande : à peine arrivés, le jeune homme et les siens sont installés dans un enclos. Une pancarte les présente ainsi : " cannibales". Edou se retrouve contraint de se livrer à une mise en scène grotesque. Qui sont les sauvages dans cette histoire ?
L’auteure
Annelise Heurtier est née en 1979 dans la région lyonnaise. Elle écrit pour des publics variés, des premières lectures jusqu’aux romans pour adolescents. Souvent inspirés de faits réels, ses textes sont autant de prétextes au voyage et à la découverte de cultures, de parcours de vies singuliers. Elle a vécu en Martinique et en Polynésie française, et vit aujourd’hui à Dijon, en compagnie de son compagnon et de ses deux enfants.
Lecture d’un extrait page 164
- « Tiens ! »
Au premier rang, un homme envoya une poignée de cacahuètes dans l'enclos, geste qui fut accueilli par une cascade de rires. Victor jeta au lanceur un regard méprisant. Les gens ne savaient pas se tenir.
Puis, lentement, de derrière les cases surgirent d'autres indigènes, brandissant au-dessus de leurs têtes des sortes d'armes composées de bois, de pierre et de cordes. Quand ils parvinrent auprès du feu, ils se mirent à pousser des grognements gutturaux. Victor n'arrivait pas à détacher ses yeux de leurs visages, même s'il n'avait aucune envie de croiser leurs regards.
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Réalisation : Jean-Luc Benzimra
Graphisme et Animation : Joël Cimarron
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