De quelles manière et pour quelles raisons les territoires ultramarins font face à un rebond de l’épidémie de Covid-19 ?
Les mesures d’urgence seront-elles suffisantes ?
Quelles actions sont mises en place par l’État pour tenter de convaincre la population de se faire vacciner ?
Pendant 52 minutes, Karine Zabulon reçoit en plateau et en duplex, des acteurs de la santé, renforts et volontaires soignants, médecins spécialistes, représentants politiques, pour évoquer cette crise sans précédent et répondre aux fausses idées répandues sur le virus, le vaccin et la politique sanitaire.
Invités en plateau
- Alain Fischer, Président du conseil d'orientation de la stratégie vaccinale
- Emmanuel Gordien, virologue à l'hôpital Avicenne - Bobigny
- Damien Mascret, médecin journaliste - France Télévisions
Le Parlement a donné, le 9 septembre, son feu vert à une prorogation jusqu’au 15 novembre de l’état d’urgence sanitaire dans la grande majorité des territoires ultramarins, durement frappés par un rebond de l’épidémie de Covid-19.
Cette prolongation de l’état d’urgence permet d’instaurer ou de maintenir des mesures de couvre-feu et de confinement. Elle concerne la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, La Réunion, la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française, où la situation devient de plus en plus alarmante.
Une flambée épidémique préoccupante Outre-mer
- En quelques semaines, l’épidémie de Covid-19, poussée par la propagation du variant Delta, s’est répandue parmi les habitants peu vaccinés.
- En Martinique, on recense 146* cas pour 100 000 habitants.
- En Guadeloupe, le taux d’incidence est très élevé, avec 520* cas pour 100 000 habitants. La tension hospitalière commence à baisser, mais elle est toujours élevée.
- À La Réunion, la situation s’apaise peu à peu.
- En Polynésie française, la vague épidémique baisse trop lentement et les hôpitaux sont saturés.
- En Nouvelle-Calédonie, le plan blanc a été déclenché et la vaccination est rendue obligatoire pour toute personne majeure.
- En Guyane, on recense 167* cas pour 100 000 habitants
(*moyenne sur 7 jours, source : données Santé publique France)
Une saturation hospitalière
On constate plus d’admissions en réanimation pour cas de Covid-19 que de lits disponibles dans les établissements de santé. Plusieurs malades ont dû être évacués en urgence sanitaire vers l’Hexagone pour désengorger les hôpitaux. L’État a lancé un appel à la solidarité aux soignants de l’Hexagone, les incitant à aller aider leurs confrères ultramarins en difficulté.
Un taux de vaccination très bas en Outre-mer
La vaccination se heurte à "un mur de défiance " face à une population qui est plus méfiante. Un habitant sur deux se dit "défavorable à la vaccination". Principales raisons évoquées pour cette opposition : "un manque d'information, une incertitude sur l'efficacité du vaccin et manque de recul" sur les effets indésirables. La méfiance d'une partie de la population est aussi la conséquence d'anciens scandales sanitaires : le chlordécone - l'insecticide interdit dans l'Hexagone mais autorisé entre 1972 et 1993 dans les bananeraies antillaises et le scandale des sargasses : ces algues qui inondent les côtes sont néfastes pour la santé une fois échouées sur les plages.
Une émission proposée par les rédactions du Pôle Outre-mer de France Télévisions et présentée par Karine Zabulon.
Durée : 52 min
2021
#Desintox
Pour compléter l'émission, nous vous proposons de regarder cette vidéo. Nous avons rassemblé plusieurs affirmations qui circulent sur les réseaux sociaux en Guadeloupe et en Martinique notamment. Et nous avons demandé à deux de nos invités de réagir. L'instant désintox :