Visite Girardin - Mayotte : le collectif des citoyens de Mayotte et l’intersyndicale divisés

Ce mardi matin, des représentants du collectif des citoyens de Mayotte à l'origine du mouvement social, ont rencontré durant plus de deux heures la ministre des Outre-mer. D’autres membres du collectif et l'intersyndicale ont refusé de se rendre à ce rendez-vous.
Lundi soir, un communiqué de l'intersyndicale et du collectif de citoyens avait prévenu qu'ils ne se rendraient pas à l'invitation de la ministre dénonçant une "absence de concertation réelle".

Une rencontre constructive 

Mais ce mardi matin, la situation a évolué. Une partie du collectif et de l'intersyndicale ont décidé de se rendre à cette rencontre avec la ministre. A l'issue de cette réunion, ils ont indiqué avoir eu un échange "franc" avec Annick Girardin et ont justifié leur présence par le rejet de "la politique de la chaise vide". "Il faut discuter, dialoguer", a précisé l’un des membres. "Je pense que désormais il ne faut plus manifester nos craintes mais plutôt manifester l’envie d’avancer ensemble".

Durant cette rencontre les questions d’immigration et d'insécurité ont été abordées. Le mouvement social est parti d'un ras-le-bol de la population face à une immigration clandestine massive venue des Comores voisines, que les Mahorais voient comme la source de tous les problèmes d'insécurité dans l'île.  

Trois milliards pour répondre aux mesures d'urgence 

De leur côté, des membres de l'intersyndicale se sont rassemblés ce même jour  sur la place de la République à Mamoudzou, où ils ont réitéré leurs reproches: "on n'a pas été suffisamment associés à la concertation", ont-ils dit, réclamant de l'Etat "qu'il militarise l'île un moment pour éradiquer le mal". 

Ils ont également réclamé "au moins trois milliards d'euros pour répondre aux mesures d'urgence" nécessaires pour Mayotte, et "une réponse claire sur la Communauté de l'archipel des Comores", un projet prêté aux gouvernements français et comorien, qui inclurait Mayotte et les trois îles comoriennes (La Grande Comores, Anjouan et Mohéli), que le gouvernement français s'évertue à démentir depuis plusieurs jours