Un voyage initiatique : Stanley Greene, le grand photographe américain, expose à Perpignan

Le photo reporteur américain Stanley Greene au festival Visa pour l'Image de Perpignan
Le Centre International du Photojournalisme de Perpignan inaugure, jeudi 13 octobre à 18 heures, une exposition consacrée à l’un des seuls photo-reporteurs noirs de la profession. "Sur les rives houleuses de la mer Caspienne" est un nouveau fragment de l’œuvre de Stanley Greene.
C’est un nouveau voyage photographique, cette fois vers les rivages de la mer Caspienne. Stanley Greene nous offre son regard, son œil photographique et ses souvenirs en replongeant pour la première fois dans ses archives personnelles. Vingt ans de voyages, de reportages, des images inédites de l’Iran, de l’Azerbaïdjan, du Kazakhstan, de la Russie et du Turkménistan : 80 photographies, de la couleur et du noir et blanc. Des images de conflits oubliés aux « cicatrices des guerres fantômes » comme le résume avec des mots justes Maral Deghati, la commissaire de l’exposition.

Un pêcheur récupère des déchets dans les anciens champs pétrolifères de la famille Nobel à Bakou, Azerbaïdjan, 1997

Des mots, des images

« Les rivages de la Caspienne sont un mélange de nationalisme et de fanatisme religieux. La région elle-même est un cloaque poisseux où l’argent, le pouvoir et le pétrole dessinent l’avenir. La mer Caspienne est connue pour son esturgeon et pour être la première source mondiale de caviar. La mer recouvre également de vastes réserves de pétrole et de gaz. Cette particularité lui confère une place stratégique pour le prochain millénaire. Je crois que les pays qui contrôlent la mer Caspienne, contrôlent aussi la région et les flux de pétrole vers l’ouest. C’est ce que j’ai voulu montrer », conclu Stanley Greene.

Photo de Greene : un homme dans un costume pagaie au large des côtes de la mer Caspienne (Iran, 1994).

Un témoin engagé

Né à New-York en 1949, Stanley Greene était membre des Black Panthers et militant actif contre la guerre au Vietnam. Il se tourna vers la photographie en 1970. Depuis, il travaille pour les plus grands magazines et notamment pour le New-York Times. En 1989, il immortalise la chute du mur de Berlin qui lance sa carrière de photographe de guerre. Stanley Greene rejoint l’agence VU’ en 1991. Il se rend en 2005 en Louisiane où il photographie le paysage dévasté par l’ouragan Katrina, de Houston à La Nouvelle-Orléans. En 2007, il participe à la création de l’agence Noor qui affiche une ligne éditoriale pure et contemporaine, prônant un retour à l’essai photographique. Stanley Greene a reçu de nombreux prix durant sa carrière, dont le prix Katrina ­Media Fellowship, le prix International Planète Albert Kahn (PIPAK) et cinq World Press. En 2008, lors d’une rencontre au festival Visa pour l’image, il répond franchement à la question : pourquoi est-il l’un des seuls photo-reporteurs noirs de la profession ? Pour Stanley Greene, le photo-journalisme reste dominé par les élites des agences de presse. "Le photo-journalisme a toujours été un club de blancs. Il n'y a qu'à regarder l'histoire de la photographie. Si on veut changer ça il n'y a qu'à se battre sinon personne ne vous aidera".

Exposition photos

Stanley Greene : "Sur les rives houleuses de la mer Caspienne", du 13 octobre au 18 décembre 2016, Couvent des Minimes à Perpignan. Vernissage en présence du photo-reporteur américain le 13 octobre à 18 heures.