Depuis quatre ans Jimmy Sheik se consacre au We love project et orne les murs du monde entier de fresques gigantesques pour répandre un message d’amour. Et la crise sanitaire n’aura pas suffi à arrêter celui qu’on surnomme le "butterfly" (papillon).
Jimmy Sheik est un artiste qui a la bougeotte. Si le Guadeloupéen n’est pas en train de réaliser une fresque sur un mur quelque part sur le globe, il est à l’aéroport pour atteindre sa prochaine destination. Au Maroc, en Inde, aux Antilles, en Suisse ou à Paris, vous avez sûrement déjà croisé ses fresques hautes en couleurs, aux influences caribéennes et indiennes, estampées d’un “We love” suivi du nom de la ville qui l’abrite.
Pour le voir lui en revanche, c’est plus compliqué. C’est comme essayer d’attraper un papillon avec un filet. Fin octobre, Jimmy Sheik a profité du week-end précédent le début du deuxième confinement pour s’envoler depuis la Guadeloupe et restaurer sa fresque “We love Gaîté” à Paris. Un saut de puce de deux jours seulement.
Et quand il peint c’est soit “très tard le soir”, soit “très tôt le matin”, pour ne pas attirer les regards et “rester concentré”. Mais aussi pour créer l’effet de surprise. “Je veux que les gens se disent ‘mais ce n’était pas là ça hier’ quand ils voient mes fresques. Mes peintures sont dans la lumière, moi je préfère rester dans l’ombre”, confie le trentenaire qui évite d’exposer son visage. “J’ai un frère jumeau”, glisse-t-il en guise d’explications.
Au début, il réalise pour des particuliers des fresques en intérieur et quelques-unes en extérieur. “Puis ça a pris de l’ampleur, se remémore-t-il. Vers 24-25 ans, la région m’a fait ses premières commandes. Là j’ai commencé à faire vraiment de grandes fresques de 100 mètres de long. Le street art a commencé à vraiment prendre son sens à ce moment-là.”
Et doucement, Jimmy Sheik glisse de la peinture décorative au street art et aux graffitis. Il passe ainsi à la peinture à la bombe mais y mêle également ses pinceaux. Une technique “un peu spéciale”, propre à l’artiste qui préfère ainsi se définir comme “un technicien des couleurs”. Ses supports ? Les murs, les palissades, les ponts… Tout ce qui lui permet de “peindre en grand”.
L’idée du “We love concept” est née il y a quatre ans, en Inde, où il se rend régulièrement depuis 15 ans. “Je m’intéresse beaucoup à la spiritualité, aux énergies… Et je me suis pris d’affection pour Rishikesh, la capitale mondiale du yoga”, explique Jimmy Sheik. Comme pour remercier la ville pour ce qu’elle lui a apporté, le Guadeloupéen réalise une fresque “We love Rishikesh”. “Le lendemain, des touristes du monde entier la prenaient en photo. C’est là qu’est née l’idée.”De retour en Guadeloupe, l’artiste sème des fresques un peu partout sur l’île, puis, repéré à l'international, un peu partout dans le monde. Avec ce projet, il cherche à “faire véhiculer un mouvement de pensées positives et collectives”, miroir de son état d’esprit à Rishikesh.
En attendant, de la gare Montparnasse de Paris à la Guadeloupe, à l’Inde ou aux Etats-Unis, ses fresques “good vibes” continuent d’accompagner touristes donnant à leur voyage une dimension spirituelle.
Pour le voir lui en revanche, c’est plus compliqué. C’est comme essayer d’attraper un papillon avec un filet. Fin octobre, Jimmy Sheik a profité du week-end précédent le début du deuxième confinement pour s’envoler depuis la Guadeloupe et restaurer sa fresque “We love Gaîté” à Paris. Un saut de puce de deux jours seulement.
Et quand il peint c’est soit “très tard le soir”, soit “très tôt le matin”, pour ne pas attirer les regards et “rester concentré”. Mais aussi pour créer l’effet de surprise. “Je veux que les gens se disent ‘mais ce n’était pas là ça hier’ quand ils voient mes fresques. Mes peintures sont dans la lumière, moi je préfère rester dans l’ombre”, confie le trentenaire qui évite d’exposer son visage. “J’ai un frère jumeau”, glisse-t-il en guise d’explications.
Déclic
Dès le début de sa scolarité en Guadeloupe, ses professeurs repèrent l’esprit créatif de Jimmy Sheik. Pour eux c’est sûr : il fera des bandes dessinées ou de la peinture. Pourtant, à l’aube de la vingtaine, c’est vers des études de comptabilité dans l’Hexagone qu’il se tourne. Il se réoriente rapidement vers des études d’audiovisuel avant de “tout laisser tomber d’un coup après un déclic”. À 22 ans, il rentre sur son île natale et démarre une activité de peinture décorative.Au début, il réalise pour des particuliers des fresques en intérieur et quelques-unes en extérieur. “Puis ça a pris de l’ampleur, se remémore-t-il. Vers 24-25 ans, la région m’a fait ses premières commandes. Là j’ai commencé à faire vraiment de grandes fresques de 100 mètres de long. Le street art a commencé à vraiment prendre son sens à ce moment-là.”
Et doucement, Jimmy Sheik glisse de la peinture décorative au street art et aux graffitis. Il passe ainsi à la peinture à la bombe mais y mêle également ses pinceaux. Une technique “un peu spéciale”, propre à l’artiste qui préfère ainsi se définir comme “un technicien des couleurs”. Ses supports ? Les murs, les palissades, les ponts… Tout ce qui lui permet de “peindre en grand”.
Inconsciemment je me suis tourné vers cet art il y a 15 ans alors que le monde du street art n’avait pas encore explosé. Aujourd’hui Paris met à disposition des pans de murs pour le street art, les graffitis. À l'époque, je n'aurais jamais pensé qu’on aurait pu me payer pour faire de grandes fresques.
Un projet artistique et spirituel
L’idée du “We love concept” est née il y a quatre ans, en Inde, où il se rend régulièrement depuis 15 ans. “Je m’intéresse beaucoup à la spiritualité, aux énergies… Et je me suis pris d’affection pour Rishikesh, la capitale mondiale du yoga”, explique Jimmy Sheik. Comme pour remercier la ville pour ce qu’elle lui a apporté, le Guadeloupéen réalise une fresque “We love Rishikesh”. “Le lendemain, des touristes du monde entier la prenaient en photo. C’est là qu’est née l’idée.”De retour en Guadeloupe, l’artiste sème des fresques un peu partout sur l’île, puis, repéré à l'international, un peu partout dans le monde. Avec ce projet, il cherche à “faire véhiculer un mouvement de pensées positives et collectives”, miroir de son état d’esprit à Rishikesh. Admettons que mille personnes regardent la phrase “We love”, ils émettent une vibration d’amour en lisant ces mots. Ça permet d’éveiller la fréquence vibratoire de l’endroit. Dans le yoga on croit en la puissance de la pensée. Donc tous les gens qui lisent “We love paris”, “We love Guadeloupe”, émettent un sentiment d’amour qui part dans le cosmos.
La symbolique du papillon
Pour reconnaître une fresque de Jimmy Sheik, il suffit de chercher le papillon. Le Guadeloupéen signe toutes ses œuvres d’un monarque, en hommage à sa Guadeloupe, “seule île du monde à avoir la forme d’un papillon”. Mais aussi pour symboliser ses croyances spirituelles : “on dit que lorsque les gens ont une bonne vie, ils sont réincarnés en monarque… Et puis c’est un peu le reflet de moi-même à toujours vouloir m’envoler un peu partout”, confie-t-il en souriant. Pour celui qui “ne vit que dans les aéroports”, la crise sanitaire pourrait être un sacré frein. Ses projets de fresques à Miami, Chicago et Cincinnati sont pour l’instant en pause mais l’artiste continue de recouvrir les murs de la Caraïbe, comme à Saint-Martin ou Saint-Barthélemy. “Je suis un peu bloqué mais ça ne me dérange pas, assure-t-il. Je suis confiné depuis 15 ans avec le yoga et mon art… Et c’est une bonne période pour créer et élever notre créativité."En attendant, de la gare Montparnasse de Paris à la Guadeloupe, à l’Inde ou aux Etats-Unis, ses fresques “good vibes” continuent d’accompagner touristes donnant à leur voyage une dimension spirituelle.