Outre-mer la 1ère : Les premiers déplacements sont souvent ceux qui comptent. On s'en souviendra. Pourquoi être venue ici à Saint-Denis pour la commémoration de l'abolition de l'esclavage ?
Yaël Braun-Pivet : C'est important de savoir d'où l'on vient, de parler du passé avant de parler de l'avenir. C'est important de montrer qu'il faut faire vivre dans notre République nos valeurs de fraternité, de liberté, d'égalité. Quoi de mieux qu'une cérémonie autour de l'esclavage pour faire vivre ces belles valeurs de notre République. Donc il était important pour moi d'être là aujourd'hui à Saint-Denis.
J'aimerais qu'on arrive à avoir une très grande ambition pour chacun des territoires ultramarins et construire cette ambition avec tous, avec les élus, avec les citoyens. Ils sont chacun différents.
Yaël Braun-Pivet, ministre des Outre-mer
Quels sont les grands chantiers sur lesquels vous allez vous concentrer ?
Yaël Braun-Pivet : Il faut qu'on réussisse à bâtir une feuille de route unique pour chacun. Après, il y a les préoccupations immédiates : c'est la vie chère, on sait combien cette problématique est vivace dans chacun de ces territoires. Le gouvernement - à travers le projet de loi sur la vie chère - va pouvoir s'en saisir. Et donc moi j'essaierai de défendre les intérêts des Outre-mer.
Parmi les dossiers, la crise sanitaire qui n'est pas encore complètement résorbé outre-mer.
Yaël Braun-Pivet : C'est un dossier effectivement sur lequel nous devons avoir un regard accru sur chacun des territoires en fonction de l'évolution de la situation sanitaire et des taux de vaccination qui sont différents, et donc la protection est différente selon les endroits. Ça va être le fil rouge de mon action. En tout cas, j'aurai un regard toujours très aigu sur ces questions, tant que l'épidémie ne sera pas complètement derrière nous.
La présidentielle a été l'occasion d'une forte poussée de l'extrême droite, de l'extrême gauche, presque un désaveu de la politique du président Macron, en Outre-mer. Comment abordez-vous la situation ?
Yaël Braun-Pivet : Il faut y aller avec beaucoup d'humilité, mais surtout une volonté farouche de nouer le dialogue et de construire avec les habitants, avec les élus et avec l'ensemble des acteurs - qu'ils soient économiques, associatifs, sociaux - des solutions pour l'avenir. C'est le fameux "avec vous" que je compte bien décliner puissance dix dans les territoires d'Outre-mer, et je pourrai mettre en œuvre cette méthode de terrain et d'écoute dès mon premier déplacement que j'espère prochain.
La crise sociale a été un gros frein, un gros handicap aux Antilles. Comment prendre à bras le corps ce sujet et quelle réponses concrètes pouvez-vous donner ?
Les réponses concrètes, ce sont un petit peu les réponses que l'on veut apporter aujourd'hui sur le territoire hexagonal lorsque l'on pense d'indépendance énergétique, d'indépendance alimentaire et cætera.
Yaël Braun-Pivet, ministre des Outre-mer
Les problématiques aux Antilles tournent aussi autour de ces sujets : l'énergie, l'alimentation… Il faut qu'on réussisse à construire des solutions avec ces territoires sur ces questions qui sont très singulières, mais en même temps ressemblent beaucoup à celles qui concernent l'hexagone.