Le député de Guyane Gabriel Serville a questionné le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas sur le manque de moyens alloués au centre pénitentiaire de Remire-Montjoly. Une situation "connue depuis longtemps" dont l'État semble se désintéresser selon le député.
Gabriel Serville a interpellé le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée mercredi 8 juin. Au centre de son intervention : la prison de Remire-Montjoly qu'il juge "au bord de l'implosion". "Crise financière, violence, mouvements sociaux et absentéisme sont le quotidien des 700 détenus, dont plus d'une centaine dorment sur des matelas à même le sol. Les 182 surveillants multiplient les heures supplémentaires", a déploré le député de Guyane du groupe Gauche démocrate et républicaine.
"Cette situation est connue depuis fort longtemps. Je n'ai eu de cesse de tirer la sonnette d'alarme quant aux conditions de travail, de détention, le climat délétère qui règne au sein de ce centre pénitentiaire", a martelé Gabriel Serville, avant de regretter l'absence de réaction du gouvernement. "Face à votre silence, les associations, les syndicats et la direction multiplient les appels au secours." "Quelles mesures comptez-vous prendre pour que les services de la justice et du centre pénitentiaire guyanais soient rendus avec efficacité dans le respect de nos engagements internationaux en matière de droits de l'homme", a questionné le député.
Regardez la question de Gabriel Serville et la réponse de Jean-Jacques Urvoas :
Gabriel Serville face à J.J. Urvoas par la1ere
Le garde des Sceaux a contesté l'accusation d'inaction de l'Etat. "Depuis octobre dernier, nous avons pris chaque mois des décisions. Des sanctions, des radiations de personnel pour faute professionnelle. Nous avons déplacé des détenus en Outre-mer comme en métropole et débloqué des crédits", a-t-il assuré.
Mais "il faut faire plus", a martelé le ministre de la Justice. "Il faut que certaines organisations syndicales calment le jeu plutôt qu'inciter à la situation désastreuse de l'établissement. La moitié des détenus vient d'autres pays, Brésil, Suriname. Il faut engager et je vais le faire des négociations avec ces partenaires pour ces personnes soient incarcérées dans leur pays".
La #prison de #Guyane au bord de l'imploision, ma #QAG - et la réponse - à @JJUrvoas https://t.co/TK3Jm3R8Dh #OutreMer
— Gabriel Serville (@GabrielServille) 8 juin 2016
"Cette situation est connue depuis fort longtemps. Je n'ai eu de cesse de tirer la sonnette d'alarme quant aux conditions de travail, de détention, le climat délétère qui règne au sein de ce centre pénitentiaire", a martelé Gabriel Serville, avant de regretter l'absence de réaction du gouvernement. "Face à votre silence, les associations, les syndicats et la direction multiplient les appels au secours." "Quelles mesures comptez-vous prendre pour que les services de la justice et du centre pénitentiaire guyanais soient rendus avec efficacité dans le respect de nos engagements internationaux en matière de droits de l'homme", a questionné le député.
Regardez la question de Gabriel Serville et la réponse de Jean-Jacques Urvoas :
Gabriel Serville face à J.J. Urvoas par la1ere
Pour Urvoas, "il faut faire plus"
Jean-Jacques Urvoas a confirmé le diagnostic dressé par Gabriel Serville. "Nous y accumulons toutes les difficultés : taux de sur-occupation de 143 %. La violence dans l'établissement fait honte à la République ". Début juin, un détenu séquestrait un autre détenu sous la menace d'une arme blanche artisanale. En juin 2015, une mutinerie avait eu lieu dans la prison. 189 détenus refusaient de regagner leurs cellules à la fin de la promenade.Le garde des Sceaux a contesté l'accusation d'inaction de l'Etat. "Depuis octobre dernier, nous avons pris chaque mois des décisions. Des sanctions, des radiations de personnel pour faute professionnelle. Nous avons déplacé des détenus en Outre-mer comme en métropole et débloqué des crédits", a-t-il assuré.
Mais "il faut faire plus", a martelé le ministre de la Justice. "Il faut que certaines organisations syndicales calment le jeu plutôt qu'inciter à la situation désastreuse de l'établissement. La moitié des détenus vient d'autres pays, Brésil, Suriname. Il faut engager et je vais le faire des négociations avec ces partenaires pour ces personnes soient incarcérées dans leur pays".