Guyane : Macron ne compte pas rencontrer le collectif Pou Lagwiyann dékolé

Manifestation du collectif Pou Lagwiyann dékolé à Cayenne, lors de la visite d'Emmanuel Macron.
Le président Emmanuel Macron a indiqué vendredi à Cayenne qu'il n'avait pas envisagé de rencontrer le collectif Pou Lagwiyann dékolé (Pour que la Guyane décolle), qui demandait à le voir, car ses "interlocuteurs légitimes" étaient ceux "démocratiquement élus".
M. Macron a précisé qu'il avait proposé qu'une délégation du collectif rencontre ses conseillers. "Mes interlocuteurs sont les interlocuteurs légitimes car démocratiquement élus", a dit le chef de l'État lors d'une conférence de presse à Cayenne. "En avril dernier, ces collectifs de la société civile se sont réveillés contre les élus", estimant qu'ils n'étaient "pas légitimes" et ne faisaient "pas leur travail", a-t-il rappelé. "Moi, je crois en la République et en la démocratie. Hier, j'ai fait le choix de rencontrer l'ensemble des élus". "Je ne peux pas donner la même reconnaissance à des gens qui sont très ambigus sur leur mode d'action, qui ont mis en cause des élus de la République, parce qu'à ce moment-là, j'accepte qu'il n'y ait plus d'organisation dans la République".

"La légitimité dans la République, c'est celle de ceux qui ont été élus. Et à qui l'Etat verse l'argent ? À la collectivité territoriale. Je ne verse pas l'argent au collectif", a-t-ajouté. "Si j'accepte cela, comment pensez-vous que l'autorité de l'État puisse encore tenir ? Ça veut dire que dans n'importe quel département de notre pays, il suffit qu'un collectif aille s'accrocher sur les grilles de la préfecture, je le reconnais et je lui cède tout ?", a-t-il insisté. 

Réaction de Mickael Mancé

Le collectif Pou Lagwiyann dékolé a décidé dans la journée de se réunir pour décider des suites à donner à son action. "Je le comprends, on n'a pas été élus. Je l'entends, il n'y a pas de soucis, il a raison", a déclaré Mickael Mancé, porte-parole des Grands frères, lors d'un rassemblement de 300 personnes non loin de la préfecture.

"J'ai pas besoin de rapport de forces avec eux, on n'a pas besoin de faire la guerre, l'État c'est un partenaire. Mais si on n'arrive pas à parler, on fera sans eux". "Le cadre de la République, on l'a pas choisi" a-t-il poursuivi. "Si ça ne marche pas avec la République, on fera sans elle. Mais il faudra pas s'étonner après. Qu'il fasse ce qu'il a à faire, on fera ce qu'on a à faire". "On va s'occuper du pays. Ce que l'État ne peut pas faire, on le fera", a-t-il ajouté, évoquant "toujours les mêmes petits ‘connards’ qui pourrissent la vie du pays. On s'occupera d'eux s'il le faut".