Les surveillants de prison crient leur ras-le-bol. Manque de moyens, de matériels, de sécurité, ils étaient près de 400 lundi soir à bloquer la prison de Fleury-Mérogis pour se faire entendre. Leurs revendications concernent aussi les Outre-mer.
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Grosse tension lundi soir devant la prison de Fleury-Mérogis. Près de 400 surveillants ont bloqué la plus grande prison d'Europe pour se faire entendre. Manque de personnel, de moyen, de sécurité et surpopulation carcérale : les gardiens dénoncent leurs conditions de travail. Jeudi dernier, six surveillants pénitentiaires ont été agressés par des détenus après une rixe. Hier soir, au milieu de palettes de bois en feu, l’ambiance s'est tendue avec les forces de l’ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogène. La1ère.fr revient sur cette situation avec trois questions à Cédric Boyer, vice-président de la commission Outre-mer de FO pénitentiaire.
Cédric Boyer : "L'ambiance est tendue. Les collègues en ont marre et sont de plus en plus remontés. La mobilisation a été lancée suite à l'agression jeudi dernier de six collègues qui ont été blessés. C'en est trop. C'est une agression de plus avec cette fois encore une violence inouïe. On sent bien qu'on est sur le fil du rasoir. D'un moment à l'autre, ça peut dégénérer dans les prisons. On frôle le drame tous les jours. On a peur qu'un collègue y laisse la vie si le gouvernement ne fait rien".
Pour plus de sécurité, on demande aussi des fouilles générales dans les prisons. De plus en plus de choses interdites circulent. Les détenus fabriquent des armes artisanales, comme un couteau à partir d'une brosse à dent fondue, ou encore des morceaux de carreaux cassés, il ne faut pas laisser ces objets dangereux en circulation.
Aujourd'hui, nous n'avons même plus d'interlocuteur ! Le 31 mars dernier, le DAP, directeur de l'administration pénitentiaire a démissionné au motif qu'il était en désaccord avec le ministre de la Justice. Mais pour nous ça veut dire quoi ? Il nous faut un interlocuteur et des avancées concrètes pour notre profession. Il n'y a pas de trêve électorale dans la pénitentiaire. Notre quotidien, ce sont des menaces, des agressions, des crachats et des insultes. Ça suffit".
Outre-mer, nous dénonçons aussi les discriminations structurelles. Exemple : pourquoi y a-t-il des ERIS, équipes régionales d'intervention et de sécurité partout en France sauf dans les prisons des Outre-mer ? Nous avons peur aussi pour les prisons d'Outre-mer où la surpopulation est maximum. Une nouvelle mobilisation des surveillants de prison est prévue le 20 avril prochain devant la direction de l'administration pénitentiaire".
La1ère.fr : Pourquoi la mobilisation a été tendue à Fleury-Mérogis lundi soir ?
Cédric Boyer : "L'ambiance est tendue. Les collègues en ont marre et sont de plus en plus remontés. La mobilisation a été lancée suite à l'agression jeudi dernier de six collègues qui ont été blessés. C'en est trop. C'est une agression de plus avec cette fois encore une violence inouïe. On sent bien qu'on est sur le fil du rasoir. D'un moment à l'autre, ça peut dégénérer dans les prisons. On frôle le drame tous les jours. On a peur qu'un collègue y laisse la vie si le gouvernement ne fait rien".350 surveillants ont bloqué cette nuit la prison de Fleury-Mérogis, après l'agression de 6 gardienshttps://t.co/8cwUiQpc11 pic.twitter.com/e2cpVWaBfg
— franceinfo plus (@franceinfoplus) 11 avril 2017
Quelles sont vos revendications aujourd'hui ?
"Nos revendications sont toujours les mêmes. Nous demandons des moyens humains, matériels et plus de sécurité. Il faut aussi que la direction prenne en compte les réalités de notre quotidien. Le taux de surpopulation est de +200 % à la prison de Fresnes, + 180 % à Fleury-Mérogis.Pour plus de sécurité, on demande aussi des fouilles générales dans les prisons. De plus en plus de choses interdites circulent. Les détenus fabriquent des armes artisanales, comme un couteau à partir d'une brosse à dent fondue, ou encore des morceaux de carreaux cassés, il ne faut pas laisser ces objets dangereux en circulation.
Aujourd'hui, nous n'avons même plus d'interlocuteur ! Le 31 mars dernier, le DAP, directeur de l'administration pénitentiaire a démissionné au motif qu'il était en désaccord avec le ministre de la Justice. Mais pour nous ça veut dire quoi ? Il nous faut un interlocuteur et des avancées concrètes pour notre profession. Il n'y a pas de trêve électorale dans la pénitentiaire. Notre quotidien, ce sont des menaces, des agressions, des crachats et des insultes. Ça suffit".
Y a-t-il des revendications spécifiques aux Outre-mer ?
"Au niveau des surveillants ultramarins, nous demandons le respect des droits aux congés bonifiés et la création d'un groupe de travail au niveau national. Nous sommes conscients qu'on ne peut pas tous prendre ces congés en même temps, mais il faut ce groupe pour s'organiser. Les congés bonifiés sont un congé social. Moralement, c'est important pour nous de retrouver notre famille et nous ressourcer, surtout dans une profession comme la nôtre.Outre-mer, nous dénonçons aussi les discriminations structurelles. Exemple : pourquoi y a-t-il des ERIS, équipes régionales d'intervention et de sécurité partout en France sauf dans les prisons des Outre-mer ? Nous avons peur aussi pour les prisons d'Outre-mer où la surpopulation est maximum. Une nouvelle mobilisation des surveillants de prison est prévue le 20 avril prochain devant la direction de l'administration pénitentiaire".