Ne dites plus "Nègre littéraire" mais "prête-plume"

Le Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN) a obtenu gain de cause auprès de la ministre de la culture. Désormais, il est préconisé d’employer le terme "prête-plume" pour désigner la fonction ou le métier d’écrivain de substitution.
Au mois de mars dernier, Nelly Buffon, qui dirige une agence littéraire, avait contacté le Cran pour demander que la Fédération des Noirs de France interpelle le ministère de la culture sur l’utilisation de l’expression "nègre littéraire". Avec l’essor de l’esclavage colonial, cette formule s’est imposée dans le monde littéraire parce le "nègre", est celui qui fait tout le travail, sans en retirer le véritable bénéfice.

Le Cran a donc interpellé Françoise Nyssen, et a obtenu gain de cause. Publié sur le site du ministère, le communiqué indique :

Considérant que le terme « nègre (littéraire) » est inapproprié pour désigner la fonction ou le métier d’écrivain de substitution, il est proposé, après consultation des membres de la Commission d’enrichissement de la langue française, d’employer le terme « prête-plume.

 

Cette recommandation sera envoyée aux professionnels de l’édition et des médias afin qu’ils en tiennent compte et modifient leurs usages en conséquence.
Dans un communiqué, le Cran salue la décision du ministère de la culture. En 2014, le CRAN a fait débaptiser des pâtisseries nommées "Négro" et "Bamboula". Tout récemment, le CRAN a fait changer le nom de la salle de spectacles parisienne "bal nègre" et du bar à cocktail lyonnais "Première Plantation".

A l’heure où la France débat de la nécessité de lutter contre le sexisme dans le langage, le Cran rappelle qu’il faut pareillement éradiquer le racisme dont le langage est malgré nous le vecteur, indique le Cran.


Depuis plusieurs semaines, le Cran mène une nouvelle bataille, cette fois contre les statues colonialistes qui, selon l’association, finissent par "formater et gangrener les esprits".