Nouvelle-Calédonie : grève à la SLN à la veille de l'arrivée de Manuel Valls

Manuel Valls à son arrivée en Nouvelle-Calédonie, le 28 avril 2016.
Alors que le Premier ministre vient d'arriver en Nouvelle-Calédonie, une intersyndicale a organisé une grève à la SLN (Société Le Nickel). L'entreprise est en grande difficulté. Les grévistes réclament le maintien de l'emploi, une "stratégie claire" et un plus fort engagement de l'Etat.
Le Premier ministre entame une visite de trois jours en Nouvelle-Calédonie durant laquelle il doit annoncer un plan de sauvetage de la SLN, premier employeur privé de l'île. L'Etat détient 26% du capital du groupe minier Eramet, maison-mère de la SLN.
 

Le maintien des emplois

Les représentants de l'intersyndicale, qui ont boycotté la réunion du Comité central d'entreprise, ont indiqué que leur action visait en premier lieu à dénoncer la gestion de l'actuel PDG d'Eramet, Patrick Buffet, présent à Nouméa et dont ils souhaitent la démission. Dans un courrier, les syndicats lui demandent "un engagement pour garantir la pérennité de l'activité de la SLN et le maintien des emplois".

Ils réclament également "une stratégie claire et offensive pour le développement et le redressement de la branche nickel" ainsi qu'une "relance immédiate du projet de construction" d'une nouvelle centrale électrique, suspendue du fait de la crise.
 

Le reportage de NC1ère

 

Quel rôle pour l'Etat ?

L'intersyndicale a également exprimé ses attentes à l'endroit du Premier ministre. "On attend que Valls joue véritablement son rôle d'actionnaire, de partenaire. On nous dit qu'il vient avec 35 milliards CFP (293 millions d'euros) mais quelles sont les contreparties ? C'est +non+ à un plan social", a déclaré à l'AFP Lionel Videault, délégué syndical.
 

Quelles mesures annoncées ?

Matignon est resté discret sur les mesures que Manuel Valls doit annoncer vendredi lors d'un discours à la SLN mais des informations de presse ont fait état d'un prêt de 300 millions d'euros, répartis entre l'Etat et Eramet. Selon la direction, la grève, soutenue par l'ensemble des syndicats, a été suivie
par 800 des 2.200 salariés de la SLN.
 
 

20 millions d'euros de pertes par mois

Victime de la chute des cours du nickel, due au repli de l'économie chinoise et à une surproduction sur le marché, la SLN, opérateur historique du minerai calédonien, perd quelque 20 millions d'euros par mois. Une délégation de l'intersyndicale doit être reçue vendredi en fin de journée par des conseillers de Manuel Valls.