Originaire de Guadeloupe, Firmin* (le prénom a été modifié) est surveillant pénitentiaire à Fresnes depuis 2012. En décembre dernier, il a porté plainte contre son ancienne direction pour harcèlement et discrimination en raison de sa coupe de cheveux.
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"Tout a été fait pour que je me retrouve isolé, j'ai tenu six mois, mais mentalement c'était éprouvant". A 31 ans, Firmin* (le prénom a été modifié), surveillant pénitentiaire a décidé de porter plainte contre l'ancienne direction de la prison de Fresnes. Le Guadeloupéen dit avoir été "victime de harcèlement moral et de discrimination en raison de son apparence physique", et plus précisément de sa coupe de cheveux.
"J'ai des cheveux crépus qui s'emmêlent facilement, explique le Guadeloupéen à La1ère.fr. Je porte de fines locks qui peuvent se tresser, se plaquer, ou s'attacher. C'est une manière plus simple de me coiffer". Sauf que ce style capillaire n'aurait pas plu à l'un des cadres dirigeants de la maison d'arrêt de Fresnes.
"J'ai été mis de côté, traité comme un paria, un moins que rien. Ça a duré six mois", raconte Firmin. Le chef de la maison d'arrêt (CMA) aurait estimé que la coiffure de Firmin n'était "pas réglementaire". Il lui aurait donc demandé de se couper les cheveux. Firmin refuse. "Ma coupe n'empêchait pas le port de la casquette, et mes cheveux sont toujours propres et soignés", affirme ce surveillant à Fresnes depuis 2012.
Des rats, des poubelles, des odeurs nauséabondes et aucune lumière naturelle. Décrit comme tel par l'Observatoire International des Prisons, le sous-sol de Fresnes est un des endroits les plus insalubres du bâtiment. "D'avril à septembre 2016, j'étais isolé, déprimé, c'était une manière de faire pression sur moi. La direction me disait de choisir entre mes cheveux et ma paie", affirme Firmin qui assure que d'autres collègues de Fresnes ont subi des pressions pour couper leurs cheveux. "Ils ont cédé, moi non !"
Selon Cédric Boyer, une autre collègue originaire des Outre-mer aurait aussi été "prise pour cible par ce chef de la maison d'arrêt (CMA) de Fresnes". "Notre collègue martiniquaise a été bousculée par ce même CMA en décembre, il s'agit pour nous de violences de la part d'un supérieur qui est toujours en poste", avance Cédric Boyer.
De fines locks et un enfer au travail
"J'ai des cheveux crépus qui s'emmêlent facilement, explique le Guadeloupéen à La1ère.fr. Je porte de fines locks qui peuvent se tresser, se plaquer, ou s'attacher. C'est une manière plus simple de me coiffer". Sauf que ce style capillaire n'aurait pas plu à l'un des cadres dirigeants de la maison d'arrêt de Fresnes.A partir du moment où mes locks ont poussé en avril 2016, ça a été le début du calvaire
"J'ai été mis de côté, traité comme un paria, un moins que rien. Ça a duré six mois", raconte Firmin. Le chef de la maison d'arrêt (CMA) aurait estimé que la coiffure de Firmin n'était "pas réglementaire". Il lui aurait donc demandé de se couper les cheveux. Firmin refuse. "Ma coupe n'empêchait pas le port de la casquette, et mes cheveux sont toujours propres et soignés", affirme ce surveillant à Fresnes depuis 2012.
Pas de sanction mais un poste au sous-sol
Durant cette période de six mois, Firmin n'est pas sanctionné, mais il change de poste. "Ils m'ont convoqué plusieurs fois pour me demander de couper mes cheveux, j'ai refusé, raconte-t-il. Ils m'ont alors mis à travailler en 6/1, six jours travaillés pour un jour de repos, sur un poste au sous-sol de la prison".Des rats, des poubelles, des odeurs nauséabondes et aucune lumière naturelle. Décrit comme tel par l'Observatoire International des Prisons, le sous-sol de Fresnes est un des endroits les plus insalubres du bâtiment. "D'avril à septembre 2016, j'étais isolé, déprimé, c'était une manière de faire pression sur moi. La direction me disait de choisir entre mes cheveux et ma paie", affirme Firmin qui assure que d'autres collègues de Fresnes ont subi des pressions pour couper leurs cheveux. "Ils ont cédé, moi non !"
A Fleury Mérogis et dans d'autres prisons, des agents ont la même coupe que moi et on ne leur dit rien. Ma coupe n'a rien de scandaleux".
"Torture psychologique"
Durant six mois, le surveillant guadeloupéen garde le silence. "J'attendais que ça s'arrête. C'était de la torture psychologique. Parfois, mon médecin me mettait en arrêt quand je n'en pouvais plus". Sa famille et ses collègues lui conseillent de laisser tomber et de se couper les cheveux. Il refuse. "Je n'avais pas tort, ma coupe n'est pas incompatible avec mon uniforme", répète Firmin.Le soutien d'un syndicat
Lui aussi surveillant à la prison de Fresnes, Cédric Boyer explique avoir été témoin de cette période. "On voyait tous la manière dont Firmin était traité, il essayait de prendre sur lui, parfois il craquait. Sa situation a ému les collègues. S'il avait été en faute, il y aurait eu une procédure disciplinaire, ça n'a pas été le cas, affirme Cédric Boyer, du syndicat FO pénitentiaire. Nous estimons que l'ancienne direction et la direction actuelle ont des comptes à rendre. Ce harcèlement ne doit pas rester impuni."Selon Cédric Boyer, une autre collègue originaire des Outre-mer aurait aussi été "prise pour cible par ce chef de la maison d'arrêt (CMA) de Fresnes". "Notre collègue martiniquaise a été bousculée par ce même CMA en décembre, il s'agit pour nous de violences de la part d'un supérieur qui est toujours en poste", avance Cédric Boyer.