2008-2018 : quand les prix et l'essence enflamment les Outre-mer [CHRONOLOGIE]

Guadeloupe 2009, Mayotte 2011, Guyane 2017, Réunion 2018
Depuis le 17 novembre, La Réunion connaît une crise sociale majeure, née avec le mouvement des Gilets jaunes. Les revendications vont bien au-delà de la question du carburant. Depuis dix ans, les questions de l'essence, de la vie chère ou de la sécurité enflamment régulièrement les Outre-mer. Récit.
Le blocage actuel que connaît La Réunion est loin d'être une première dans les Outre-mer. Depuis dix ans, ces crises sociales de grande ampleur se répètent ,avec comme points communs la vie chère, le prix de l'essence ou l'insécurité. Retour sur les crises précédentes.


2008-2009 : Les DOM s'enflamment, le LKP émerge en Guadeloupe

Fin 2008, la Guyane est en colère. Le prix de l'essence flambe, les Guyanais descendent dans la rue. Le mouvement est relayé à partir de janvier 2009 en Guadeloupe où le LKP, Liyannaj Kont Pwofitasyon, conduit par Elie Domota, entame une grève générale qui durera 44 jours, du 20 janvier au 4 mars. La Guadeloupe est paralysée, bientôt rejointe par la Martinique, puis plus tard par La Réunion. Un manifestant, Jacques Bino, syndicaliste, est abattu sur un barrage. Le meurtre ne sera jamais élucidé. Récit de ces semaines qui ont marqué l'histoire des Antilles avec Laurence Théatin :
©la1ere

 

2011 : Mayotte s'embrase

La vie chère est la cause d'un nouvel embrasement à Mayotte en septembre 2011. La colère et les manifestations durent trois mois pendant lesquels un manifestant trouve la mort. Le 19 octobre 2011, un père de famille de 39 ans s'écroule lors d'affrontements avec la police à Mamoudzou. Selon le préfet, il est décédé d'une crise cardiaque. Après l'annonce de son décès, plusieurs centaines de manifestants descendent dans les rues pour dénoncer les violences policières. Le 20 décembre, l'intersyndicale et le patronat de Mayotte signent enfin l'accord de fin de conflit contre la vie chère. Le texte porte notamment sur la baisse de prix de 11 produits de première nécessité. Retour sur cette crise avec ce reportage d'octobre 2011 d'Outre-mer la 1ère/France Ô :
©la1ere


2012 : la vie chère et les carburants à La Réunion

Le 21 février 2012 à La Réunion, une manifestation des routiers contre la hausse des carburants dégénère. Des affrontements entre jeunes et forces de l'ordre ont lieu au Chaudron et au Port. Tout le département est parcouru par un déchaînement de violence durant six jours. Des poubelles sont brûlées, des voitures renversées, des magasins sont pillés et saccagés dans presque toutes les villes du département. La population dénonce la cherté du coût de la vie. Des négociations aboutissent à un gel ou une baisse de prix sur 40 produits de première nécessité. 

Regardez le reportage diffusé le 24 février 2012 sur France Ô :
©la1ere


2017 : la Guyane en colère

C'est la lutte contre l'insécurité qui est au départ du mouvement de grogne sociale qui touche la Guyane en février-mars 2017. Le "Collectif des 500 frères" fédère et mobilise largement. Une manifestation rassemble des dizaine de milliers de personnes à Cayenne tandis que des barrages bloquent tout le département. Les Guyanais réclament un plan pour rattraper les retards de développement. Finalement, le 21 avril 2017, l'Accord de Guyane est signé. Le gouvernement de Bernard Cazeneuve débloque, à quelques jours de l'élection présidentielle, un plan de plus d'un milliard d'euros pour combler les retards en matière d'éducation, de sécurité, de santé, de justice et sur le plan économique.  Récit en vidéo :
©la1ere


2018 : Mayotte "île morte"

 L'insécurité est également le point de départ de la mobilisation de 6 semaines à Mayotte, au début de l'année 2018. Des agressions aux abords d'établissements scolaires en janvier déclenchent les premières manifestations. Les Mahorais dénoncent l'immigration clandestine en provenance des Comores. Des barrages paralysent le département. En mars, la ministre des Outre-mer se rend à Mayotte et va au contact des manifestants sur les barrages. En mai 2018, la ministre des Outre-mer présente un "plan de rattrapage" pour Mayotte, chiffré à 1,3 milliard d'euros. Il porte notamment sur la sécurité, l'éducation, la santé et le logement.   
©la1ere