Le Salon de la Gastronomie des Outre-mer célèbre le patrimoine culinaire de la France ultramarine

Epices, plats, rhums... Toute la gastronomie des Outre-mer est présente au Salon. Les exposants présentent leurs produits dans la bonne humeur
Pour sa première journée, le Salon, a déjà accueilli des centaines de curieux venus découvrir les saveurs des Outre-mer dans une ambiance festive. L'événement organisé par la restauratrice et animatrice de télévision Babette de Rozières se tient Porte de La Villette à Paris jusqu'à lundi.
10h15. Le Salon de la Gastronomie des Outre-mer vient à peine d'ouvrir et déjà les visiteurs se pressent autour des stands. Des parfums d'épices, des arômes de fruits et des effluves de rhum flottent dans l'atmosphère, réchauffant le cœur et le corps des curieux, glacés par la pluie parisienne.
 
Yvelle tenait à arriver parmi les premières pour éviter la foule du début d'après-midi. Cette Marie-Galantaise est venue avec sa fille pour "revoir les produits de chez moi. Ici, on se sent à la maison, tout est familier", sourit-elle en consultant le prix du manioc.
  

"Même nous, on découvre"

Pas loin, Cécilia, vêtue d'une "robe grand-mère", typique de la Martinique, guide les visiteurs. La jeune femme travaille sur le salon, ce qui ne l'empêche pas pour autant de profiter.
Cécilia et sa mère dans les allées du Salon, vêtues d'habits traditionnels
"C'est convivial et il y a toujours quelque chose à découvrir, même pour nous qui venons d'Outre-mer. On échange entre nous sur les aliments des différents territoires. Par exemple, saviez-vous que le dachine martiniquais est appelé madère en Guadeloupe ou songe à La Réunion ?", questionne-t-elle, en montrant le tubercule allongé qui rappelle le céleri-rave.
 

La Réunion à l'honneur

Les produits réunionnais attirent particulièrement. Impossible de rater les 20 stands et restaurants que compte l'île intense, à l'honneur cette année. Ici, Nicolas fait goûter la pitaya, fruit qui détonne avec sa couleur rose vif entre les papayes et les mangues ; là, Philippe mitonne l'emblématique rougail saucisses avec massalé et dakatine. De quoi ravir les papilles d'Adrien, Lyonnais rentré de La Réunion il y a un an, et qui trouve la cuisine métropolitaine "bien fade en comparaison". Le jeune homme n'hésite donc pas à se resservir quelques gratons, de la peau de porc frite.
Après la pitaya, ce gourmand préfère revenir aux valeurs connues : la mangue.

Un déjeuner copieux
Dès midi, les restaurants se remplissent. Guyane, Antilles, il y en a pour tous les goûts. Au menu : une assiette tropicale composée d'accras, boudins, crabes et chiquetail pour René, une demie-langouste sauce madras pour sa femme, après avoir longuement hésité à prendre un poulet au lait de coco. L'occasion pour le couple de retraité "amoureux des Antilles de voyager par le goût". D'autres auront préféré manger sur le pouce, un "green bokit" confectionné par Mathieu. Sa spécificité, "une pâte aux épinards", lâche le Guadeloupéen.
 
Pierre-Michel, de "Doux caprices", l'assure : goûter ses confiseries, c'est se replonger en enfance

En dessert, Pierre-Michel propose des "douceurs typiques de la Caraïbe. Tous les Antillais connaissent, ce sont les confiseries de leur enfance", assure-t-il. Sur son étal, des paniers remplis de lotchios, tablette coco, doucelettes ou filibos. Une Martiniquaise, installée depuis longtemps à Paris, se réjouit : "on apprenait à faire ça à la maison quand j'étais petite".
 
D'autres préfèreront terminer avec un sorbet au coco, "désaltérant, idéal pour se rafraîchir", confie Christiane, la vendeuse.

Christiane prépare ses sorbets. Elle prévient : "après le repas, les gens vont se précipiter ici".

Rhum et épices : les incontournables
Avant ou après le repas, nombreux sont ceux qui se ruent sur les stands de rhum. Ti-punch, rhum agricole ou rhums arrangés, Nicolas hésite, il repartira finalement avec une bouteille goût banane flambée. A consommer "très frais, c'est là qu'il est le meilleur", jure ce spécialiste.
Un verre de rhum et on retrouve le sourire. Avec modération toutefois.
Autres stars du Salon, les épices. Le curcuma est plébiscité, tout comme le curry. Les visiteurs s'extasient devant la diversité de couleurs et les sentent une à une. Claudia fait goûter sa spécialité : le sel citronné. "C'est une recette maison. Sa composition : sel, citron, poivre, persil, ail. Il est idéal avec les tomates, les salades et les fruits de mer", confie-t-elle.
 

Artisanat et musique en accompagnement

Un autre stand attire l'attention des visiteurs, aimantés par les textiles bariolés. Cachée par des mètres de tissu, Nicole vend des tenues traditionnelles des Antilles. "Robe à corps, robe gaule, des habits en tissu madras, fleuri ou brodé", détaille-t-elle. Une femme passe commande : elle est venue du Morbihan pour se procurer ces étoffes colorées.

Nicole vend ses robes traditionnelles des Antilles. Avec succès...

Tout au long de la journée, l'ambiance est festive rythmée par le violon de Daniel Misaine Groupe, les danseurs du Show Tahiti Nui ou du gwoka qui fait se déhancher les badauds. Samedi, Francky Vincent viendra enflammer le Salon.

Des musiciens venus de tout l'Outre-mer animent le Salon

La ministre des Outre-mer félicite Babette

Au détour d'un commerce, on croise Babette de Rozières tout sourire, ravie de la première journée de son salon. À ses côtés, George Pau-Langevin, venue inaugurer l'événement. La ministre des Outre-mer remercie la chef guadeloupéenne pour l'organisation du salon, "une réussite, encore mieux que l'année dernière. C'est un grand plaisir d'être ici", glisse-t-elle. Plaisir partagé.

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