Bien connus des Ultramarins, le curcuma et la vanille sont présents dans de nombreux plats et desserts des Antilles à La Réunion. Plus confidentiel, le uru est un aliment de base utilisé depuis des siècles en Polynésie.
Dans les allées du Salon de la Gastronomie des Outre-mer, les passants n'ont d'yeux que pour eux. Le curcuma aimante les regards avec son jaune vif, la vanille attire les nez avides de douceur et le uru, parfois confondu avec une noix de coco, intrigue. La1ere.fr s'est intéressée à ces trois aliments typiques des Outre-mer et utilisés au quotidien par les Ultramarins. Rencontre avec différents producteurs.
Vanille : séchée, en vinaigre, ou givrée
Depuis le début du Salon, le stand de Louis Leichnig est pris d'assaut par des clients venus "acheter leur vanille pour l'année". L'agriculteur de Saint-Philippe à La Réunion est bien connu des foires parisiennes où il vient vendre sa précieuse denrée. Sa spécialité : la vanille givrée, avec ses petits cristaux en surface qui font penser à de la neige. "Cela signifie qu'elle est très riche en huile essentielle de vanilline. C'est la variété au parfum le plus intense", assure Louis.
Le curcuma est sans conteste l'épice plébiscitée par les passants. Rhizome (racine) poussant dans le sol, il est omniprésent dans la cuisine de tous les territoires ultramarins, particulièrement La Réunion, les Antilles et la Guyane. Pour Luc, de Citron Safran, c'est une "plante exceptionnelle qui a tous les atouts. On peut le consommer frais, en pâte, en poudre pour les plats, en jus…"
Même son de cloche du côté de Mémé Rivière, producteur de curcuma depuis plus de 40 ans. À partir de son épice fétiche, il a développé un sirop "pour évacuer les glaires". Ou "à mélanger avec un peu de rhum", sourit-il. Il propose aussi un vinaigre aromatisé au curcuma. Bientôt il sera le premier a lancer la fleur de curcuma "en salade".
Écoutez-le parler des propriétés médicinales du curcuma et de la façon de le consommer :
Le uru est un des fruits les moins connus du Salon. Pourtant, les Polynésiens en mangent presque tous les jours. De la taille d'une noix de coco, il pousse au sommet des arbres à pain, hauts de plus de 20 mètres. "C'est notre pain ancestral. Il est à la base de notre alimentation et est souvent consommé salé, comme féculent", confie Taina Desperiers, écrivain gastronomique. Jadis, il était utilisé à la place de la pomme de terre et du riz, alors inconnus dans l'archipel.
Aujourd'hui, il se prépare "bouilli, rôti ou cuit à l'étouffée selon une méthode ancienne : enveloppé dans une feuille de bananier, sous terre dans les fours polynésiens chauffés à la pierre volcanique", précise le chef Teheiura. Il apprécie le uru "à la braise avec un petit poisson grillé". On le déguste aussi en frites, en purée ou gratin dauphinois.
Le saviez-vous ?
Une légende tahitienne veut que le uru soit né d'un père de famille devant quitter femme et enfants pour les nourrir, en pleine période de famine. Après son départ, l'homme se transforme en arbre à pain. Son corps devient le tronc, ses bras les branches, et sa tête le fruit. Son sacrifice sauva ses proches qui purent manger en abondance.