À l'Hôtel de la Marine, Babette de Rozières transmet son amour de la cuisine créole

Babette de Rozières donne aux participants ses conseils pour réussir le chodo, dessert guadeloupéen.
Dans une ambiance détendue, Babette de Rozières a tenu son premier cours de gastronomie créole au sein de la nouvelle école de cuisine de l'institut Le Cordon Bleu, récemment implantée dans l'Hôtel de la Marine. Au menu : chodo et calalou de gambas.

Un rêve qui se réalise. " Ce 29 novembre 2023, Babette est dans la cuisine de l'institut du Cordon Bleu, s'exclame Babette de Rozières elle-même, au sein de l'hôtel de la Marine, fraîchement rénové. Et on va faire de la cuisine créole !" Visiblement émue, la cheffe guadeloupéenne s'interrompt pour prendre dans ses bras le chef Eric Briffard, chef d'établissement du Cordon Bleu Paris, qui entre dans la pièce. Pour cette journée historique à l'échelle de sa carrière, Babette de Rozières s'est entourée de ses proches. Amis, collègues et journalistes se sont rassemblés dans les très chics ateliers de l'institut le Cordon Bleu, installés dans l'Hôtel de Marine, au plein cœur de Paris.

C'est au sein des ateliers tenus par le prestigieux institut Le Cordon Bleu que Babette de Rozières organise ses cours de cuisine créole.

Tout ce beau monde est réuni derrière les fourneaux pour suivre le premier atelier de cuisine créole, dirigé, ça va sans dire, par Babette de Rozières. Au menu : calalou de gambas et filet de haddock, suivi d'un chodo guadeloupéen et d'un cake au citron. Un programme bien rempli pour les élèves cuisiniers, qui sont pour la plupart amateurs. " Je suis une petite catastrophe", résume Françoise, venue à ce cours, notamment pour sa dimension pédagogique. "À chaque fois que je touche un four, je me brûle", appuie l'amie de longue date de Babette, tout en désignant une récente brûlure sur sa main.

À l'institut Le Cordon Bleu, tout est pensé pour faciliter la tâche de Françoise, et des autres élèves en difficulté. Devant chaque établi, des petites barquettes en plastique contiennent déjà les ingrédients avec le dosage voulu. Derrière Babette, qui se trouve au centre de la pièce, un large écran de télévision retransmet en direct les gestes précis de la cheffe, vu d'en haut. Il ne reste plus qu'à suivre ses consignes.

Un cours dynamique

" Vous allez faire exactement ce que nous vous disons, et pour ça, il faut être un peu silencieux et attentifs", tente de se faire entendre Babette, qui ponctue ses instructions d'un "chuuuut". Entre les rires, le bruit des fouets et l'incompréhension de certains apprentis anglophones, un joyeux vacarme s'élève dans la pièce. Pour le plus grand plaisir de Babette : " On travaille toujours dans la joie et la bonne humeur." Moins habitué à cette indiscipline, le chef Williams Caussimon, rappelle à l'ordre les élèves de sa forte voix. 

C'est un peu chaotique pour l'instant, mais c'est normal, il faut le temps de prendre ses marques. On va faire en sorte que Babette dissipe un peu moins les participants. 

William Caussimon, chef enseignant au Cordon Bleu Paris

Sa casserole à la main, Babette se met à touiller "à l'antillaise". Ses hanches remuent au même rythme que ses mains, et elle se met à chanter une chanson en créole, avant d'éclater de rire. " Pour le chodo, il faut toujours tourner dans le même sens, insiste la figure emblématique de la cuisine créole. Sinon, on peut se retrouver avec quelque chose qui ne ressemble pas du tout à un chodo." Cette ambiance détendue a le mérite de plaire aux élèves. " Il y a tellement d'énergie dans ce cours, s'enthousiasme, Jane, une Américaine en vacances dans la capitale. J'avais peur que ce soit trop sérieux, mais ce n'est pas le cas." 

Dans cette pièce, où les journalistes se marchent sur les pieds, Babette passe une tête derrière les épaules de chaque apprenti. " Il faut y aller là ! Énergiquement s'il vous plaît !", s'exclame-t-elle avant de prendre le saladier et battre elle-même les blancs en neige. Indissociable, de son sourire, son franc-parler ponctue les différentes étapes de la recette. "Mais qu'est-ce que tu me fais, s'écrie-t-elle, en voyant Judith verser d'un coup tous les blancs montés en neige. Il faut y aller petit à petit." Babette s'exécute pour montrer l'exemple, tout en prenant la pose devant une photographe et un cadreur dépêchés pour l'occasion.

Des élèves passionnés

Certains élèves sont plus discrets. À quelques mètres de l'îlot central, Christelle et Sephora suivent chacun de ses faits et gestes, des étoiles plein les yeux.

Faire un atelier avec elle, c'est vraiment un honneur. Quand j'étais petite, ma mère la regardait tout le temps à la télévision et enregistrait ses émissions sur des cassettes.

Christelle, participante à l'atelier

Employée à l'institut du Cordon Bleu, Sephora est passionnée de cuisine créole. " Je suis ravie que ce type d'atelier existe dans l'Hexagone", déclare la jeune fille originaire de Martinique, pour qui Babette est une "inspiration".

Fans de Babette, Christelle et Sephora sont "honorées" de participer à cet atelier.

Après une heure d'un joyeux vacarme, le chodo est prêt. " Il faut que ce soit comme ça", indique Babette en exposant aux yeux de tous, sa verrine. Les résultats des élèves, eux, varient. William Caussimon lui apporte la casserole de Françoise. Babette pousse un cri : " C'est bienvenue chez les nuls ici." Malgré le raté de certains apprentis, la cheffe a quant à elle, réussi sa mission : mettre à l'honneur la cuisine créole.