Après les "conseils sanitaires" de l'Elysée, les réactions continuent en Guyane avant la visite d'Emmanuel Macron

Le chef de l'Etat, Emmanuel Macron, sera en visite en Guyane du 26 au 28 octobre. Ce voyage officiel intervient alors que la note des "conseils sanitaires" de l'Elysée fait encore des vagues dans le département. Les services de l'Etat ont rectifié le tir, mais sur place les réactions continuent.
Il y a eu les commentaires sur les réseaux sociaux, l'indignation des parlementaires, la colère des maires, mais aussi l'espoir de voir la situation sanitaire évoluer en Guyane. Depuis la publication de la note des "conseils sanitaires" de l'Elysée pour la visite d'Emmanuel Macron dans le département, les réactions se multiplient.

La note qui passe mal

Envoyée le 12 octobre aux personnes devant accompagner le Président lors de ce déplacement, la note prévient notamment que "la Guyane est actuellement touchée par l'épidémie de virus Zika". Une épidémie terminée depuis … le 18 octobre 2016. La note recommandait aussi "d'éviter de consommer de l'eau du robinet, glaçons, légumes crus, poissons, œufs dont vous ne connaissez pas la provenance et des viandes insuffisamment cuites" ou encore : "d'éviter tout contact avec les animaux". "L'Elysée a diffusé sans précaution des informations fausses et sans fondement", s'était alors indigné le sénateur guyanais Antoine Karam.

Interpeller le chef de l'Etat

Alors que le chef de l'Etat arrivera à Cayenne le jeudi 26 octobre pour une visite de deux jours dans le département, à l'occasion du 22e sommet des RUP, Régions Ultrapériphériques, cette "bourde" de l'Elysée continue de faire des vagues.

Dernière réaction en date, celle de Patrick Lecante. Le président du Comité de l'eau et de la biodiversité en profite pour interpeller Emmanuel Macron sur la situation sanitaire de la Guyane. Sur guyane 1ère, Patrick Lecante pointe du doigt la "faiblesse du réseau de distribution d'eau", car "25 à 30% de la population n'aurait pas accès à l'eau du robinet". Selon lui, il est également "urgent d'éradiquer l'orpaillage illégal", "qui détruit des masses d'eau brute qui subissent turbidité et pollution au mercure". Regardez ci-dessous le reportage de Guyane 1ère :


"Et si on allait plus loin ?"

Si de son côté le député Gabriel Serville estime que "quand on lit les conseils de l'Elysée aux journalistes se rendant en Guyane on comprend d'où vient le mépris permanent pour notre territoire", il veut aussi aller plus loin. "Au lieu de s'offusquer, j'ai envie de dire aux Guyanais qu'on devrait dire : "chiche !" Cette note prouve au président que ses services sanitaires en Guyane ne fonctionnent pas correctement. Il faut prendre conscience de cet état sanitaire là. Il est temps que la République prenne ses responsabilités en Guyane".
 

"Une note coloniale"

Si de son côté, l'Elysée a rapidement reconnu "une erreur", "une note non actualisée" et "partie trop vite", sur place, le mal est fait. "Sommes-nous à ce point en danger pour déconseiller aux journalistes de se baigner dans nos criques ?, anéantissant tous les efforts du secteur touristique", a réagi l'association des maires de Guyane dans un communiqué intitulé "en réponse à la note coloniale".

 

#Réseaux sociaux

Enfin sur les réseaux sociaux, cette note de l'Elysée a aussi été largement commentée. Dernièrement, une vidéo circule sur Whatsapp en Guyane. "Emmanuel, je t'appelle au sujet de ton voyage en Guyane" : la suite c'est un jeune humoriste avec une perruque qui parodie les "conseils sanitaires" de l'Elysée.



 

"L'île de Cayenne"

Sur les réseaux sociaux toujours, les internautes font aussi référence à la précédente "maladresse" d'Emmanuel Macron sur la Guyane. En mars dernier, le chef de l'Etat s'était fait remarquer pour sa déclaration sur "l'île de Cayenne".

Au moment où la Guyane connaissait une crise sociale inédite, Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle, est en déplacement à La Réunion. Interrogé sur la situation, il explique que "bloquer le fonctionnement de l'île ne peut être une réponse apportée à la situation". Raillé sur les réseaux sociaux, le chef de l'Etat s'était défendu de toute maladresse, assurant qu'il parlait bien de l'île de Cayenne, appellation qui regroupe les communes de Cayenne, Matoury et Remire-Montjoly.