Après le passage de Chido, les ministres de l'Intérieur, des Outre-mer et des Armées plaident pour la "fermeté migratoire" à Mayotte

Les ministres des Armées, Sébastien Lecornu, de l'Intérieur, Bruno Retailleau, et des Outre-mer, Manuel Valls, le 3 janvier 2025.
Dans une tribune commune publiée dimanche 5 janvier dans "Le Figaro", Bruno Retailleau, Manuel Valls et Sébastien Lecornu annoncent que des mesures pour lutter contre l'immigration irrégulière à Mayotte feront partie des prochains projets de loi relatifs à la reconstruction de l'archipel.

Des "mesures de fermeté" contre l'immigration irrégulière à Mayotte seront incluses dans l'un des projets de loi consacrés à la reconstruction de l'archipel, ont indiqué dimanche les ministres de l'Intérieur Bruno Retailleau, des Outre-mer Manuel Valls et des Armées Sébastien Lecornu.

Les habitants de Mayotte, département dévasté par le cyclone Chido mi-décembre, "nous demandent de régler le problème migratoire : réglons-le pour leur prouver que malgré la distance, la République les considère vraiment comme des Français à part entière", écrivent-ils dans une tribune commune publiée par Le Figaro.

Selon les trois ministres, dont le texte paraît alors que débute la visite sur place de la cheffe de file des députés du Rassemblement national, Marine Le Pen, les "désordres migratoires" ont "aggravé" les conséquences du cyclone.  

Face à l'immigration irrégulière – le département compte 320.000 habitants selon l'Insee, mais peut-être 100.000 à 200.000 de plus avec les sans-papiers –, le Premier ministre François Bayrou a plaidé pour un "recensement général et précis de la population" et posé la "question" de revenir sur le droit du sol à Mayotte, déjà restreint.

D'autres mesures dans un second projet de loi

Les trois ministres indiquent que le gouvernement présentera au Parlement d'autres "mesures de fermeté", "comme par exemple allonger la durée de résidence régulière des parents [requise pour] l'accès des enfants à la nationalité française, lutter contre les reconnaissances frauduleuses de paternité ou étendre l'aide au retour volontaire des ressortissants africains dans leur pays d'origine".

Ces mesures seront présentées dans le cadre d'un "second projet de loi pour Mayotte, travaillé en concertation avec les élus mahorais", après un premier projet de loi "d'urgence" attendu la semaine prochaine en Conseil des ministres.

"Sans la fermeté migratoire, nous reconstruirons Mayotte sur du sable", affirment-ils, listant les mesures prises pour "rétablir très vite les capacités de lutte contre l'immigration clandestine mais aussi accroître significativement nos moyens d'action", citant des "systèmes de drones, de radars et d'avions de surveillance civils et militaires" et "130 éloignements réalisés". L'objectif est d'augmenter les éloignements d'étrangers en situation irrégulière de "25.000 aujourd'hui, à 35.000 demain".

Séparée de 70 kms seulement des côtes comoriennes, Mayotte a choisi, après la proclamation de l'indépendance des Comores, de rester en France par deux référendums en 1974 et 1976. La pauvreté pousse chaque jour des Comoriens à tenter de gagner Mayotte par la mer et au péril de leur vie à bord de pirogues très précaires.