Sous une pluie battante, les manifestants ont entonné des slogans tels que "Justice pour la Kanaky", "Libérez nos camarades" ou encore "État français, casse-toi, la Kanaky n'est pas à toi", brandissant des drapeaux kanak et des pancartes sur lesquelles on pouvait notamment lire : "Des militants emprisonnés, des miliciens assassins en liberté".
"Nous sommes là pour dénoncer la déportation et les conditions de détention des militants", a déclaré à l'AFP Stéphane Wachoime, du collectif Solidarité Kanaky du Haut-Rhin. "Nous demandons leur libération immédiate. Nous sommes en marche vers notre émancipation et vers notre pleine souveraineté".
De nouvelles mises en examen
Deux nouvelles personnes ont été mises en examen samedi en Nouvelle-Calédonie, soupçonnées d'avoir eu un rôle de "coordination" dans les violences déclenchées mi-mai en écho à la réforme électorale décriée par le camp indépendantiste, a indiqué le parquet de Nouméa.
Elles rejoignent la liste de onze autres militants indépendantistes, dont le leader de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) Christian Tein, déjà mis en examen notamment pour complicité de tentative de meurtre et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime.
Treize militants indépendantistes ont été mis en examen, notamment pour complicité de tentative de meurtre et association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime ou d'un délit, depuis le début des violences qui agitent le territoire français, les plus graves depuis celles des années 1980.
Bracelet électronique pour deux militantes
Sept sont actuellement en détention provisoire, et le transfert de cinq d'entre eux dans l'Hexagone il y a deux semaines a entraîné une nouvelle vague de violences. Parmi eux, Christian Tein a été incarcéré à Mulhouse (Haut-Rhin). Lors de la visite de deux sénateurs écologistes lundi 1er juillet dernier, ce dernier s'est qualifié de "prisonnier politique".
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Nouméa a confirmé ce vendredi le maintien dans l'Hexagone de cinq militants de la CCAT, dont Christian Tein, en attente de leur procès. Seules Frédérique Muliava, directrice de cabinet de Roch Wamytan au Congrès et Brenda Wanabo-Ipeze, chargée de la communication de la CCAT, ont été placées sous contrôle judiciaire avec bracelet électronique et assignation à résidence pendant six mois.