Carnavalier mordu par un chien à Cayenne : le procureur ouvre une enquête

De gauche à droite Albert Tarcy et Me Jérôme Gay

Albert Tracy a été mordu par un chien de la brigade canine ce week-end à Cayenne, alors qu'il participait à un défilé carnavalesque illégal. Le procureur de la République a saisi l'IGPN, la "police des polices".

Le procureur de la République de Cayenne, Samuel Finielz, a ouvert une enquête lundi pour "violences aggravées sans ITT (incapacité totale de travail)" suite à une morsure infligée par un chien de la police à un Guyanais.

Albert Tracy, un homme de 44 ans, a été mordu par un chien de la brigade canine dimanche en fin de journée à Cayenne, alors qu'il participait à un défilé de carnaval non autorisé. Il a porté plainte. 

Retrouvez le témoignage d'Albert Tracy, interrogé par Guyane la 1ère.

Le détachement à Fort-de-France de l'IGPN a été saisi selon le parquet.

"On est sûr qu'il y a eu morsure. J'ai saisi l'IGPN pour éclaircir les circonstances de cette morsure parce que les versions des deux parties, plaignant et police nationale, sont divergentes"

Samuel Finielz, procureur de la République de Cayenne

 

Deux versions qui s'opposent 

Selon l'information du site Guyaweb, citant une source proche du dossier, et confirmée par le procureur "le plaignant affirme que le maître-chien a volontairement lancé le chien contre lui" mais "dans le PV de la police nationale, il est  reconnu que le chien n'a plus de muselière et que le plaignant s'est rapproché de lui et est entré dans son périmètre de sécurité".

La morsure a été infligée par le chien de policiers affectés au maintien de l'ordre dans les rues de Cayenne où des rassemblements de rues excédaient très largement le quota de 6 personnes par groupe, autorisé par la préfecture en raison de la crise sanitaire.

Colère des politiques 

"L'enquête de l'IGPN doit déterminer si l'on est, au moment des faits, dans les conditions réglementaires pour que la muselière du chien soit ôtée et si le fait, que le plaignant ait été mordu, résulte d'un acte intentionnel du fonctionnaire de police et si c'est le cas était-ce justifié ? Ou est-on dans une situation autre qui résulte d'une réaction du chien par rapport à un individu menaçant qui vient dans le périmètre de sécurité du chien" a expliqué le procureur.

Le recours aux chiens lors des opérations de maintien de l'ordre a suscité l'indignation au sein de la classe politique guyanaise. La pratique a été suspendue selon les autorités.