La France voit rouge. C'est l'impression qui ressort des cartes des épidémies des infections respiratoires aiguës, Outre-mer inclus. La grippe se propage de plus en plus outre-Atlantique, comme le note Santé publique France.
Sont en phase épidémique la Guadeloupe et Saint-Barthélemy depuis fin décembre et la Martinique depuis la semaine du 16 au 22 décembre. Suivent la Guyane et Saint-Martin qui viennent de passer en phase pré-épidémique fin décembre.
La seule région préservée pour l'instant est La Réunion, qui voit même les passages aux urgences pour syndrome grippal diminuer entre les deux dernières semaines de décembre. Quant aux données sur Mayotte, ravagée par le passage du cyclone Chido mi-décembre, elles ne sont pas connues.
Dans le Pacifique, la direction des affaires sanitaires et sociales (DASS) de la Nouvelle-Calédonie ne parle pas de phase épidémique dans son dernier bulletin épidémiologique du 22 décembre 2024. Néanmoins, elle constate, après une "circulation intense en octobre", "une persistance notable des virus grippaux, phénomène inhabituel pour cette période de l’année, avec une augmentation du nombre de cas depuis le mois de décembre".
En Polynésie française, "des cas de grippe sont rapportés ces dernières semaines, variant entre 1 et 5 cas. Pour le moment, aucune tendance à la hausse n’est détectée", précise le dernier bulletin de surveillance sanitaire sur les données de fin décembre.
Saint-Martin et Saint-Barthélemy épargnées
Pour l'épidémie de bronchiolite, elle est présente dans quasiment tous les territoires mais sévit depuis bien plus longtemps parfois. Dans le détail, elle arrive à La Réunion qui reste pour l'instant en phase de pré-épidémie : même si les indicateurs sanitaires (passages aux urgences, hospitalisations...) "restent à un niveau élevé", ils sont cependant stables.
Mayotte est quant à elle confrontée à l'épidémie depuis début décembre, la Guadeloupe et la Martinique depuis fin octobre et la Guyane depuis fin juillet selon Santé publique France. Les données régionales montrent néanmoins des différences : en Martinique, le taux de positivité reste élevé, tandis qu'en Guadeloupe, les indicateurs hospitaliers sont en diminution.
L'île de Saint-Martin est préservée avec des indicateurs faibles et stables et Saint-Barthélemy n'a recensé aucune consultation et passage aux urgences pour la bronchiolite.
Dans le Pacifique, les autorités sanitaires ne donnent pas le nombre de cas de bronchiolites mais évoquent le virus respiratoire syncytial (VRS), principal responsable de la bronchiolite chez les nourrissons et de certaines infections respiratoires aiguës (IRA) graves chez les adultes fragiles.
En Nouvelle-Calédonie, les pics de circulation du VRS se situaient plutôt en début d'année 2024 (entre fin février et mars). En Polynésie, le bulletin indique que globalement, la proportion et le nombre de consultations pour IRA diminuent, mais que le VRS est en augmentation la dernière semaine de décembre.
La vaccination en prévention
Santé publique France incite "toutes les personnes éligibles" à se faire vacciner pour se protéger et "protéger leur entourage". Sont notamment concernées "les personnes âgées de 65 ans et plus, les personnes âgées de plus de 6 mois atteintes de comorbidités ayant un risque élevé de forme grave de la maladie, les personnes immunodéprimées ou encore les femmes enceintes".
Pour les nouveaux-nés, il est également possible de les protéger soit en vaccinant la future mère enceinte, soit en injectant un anticorps aux nourrissons de moins de six mois, contre la bronchiolite notamment.
L'agence sanitaire rappelle en parallèle qu'il reste indispensable de garder le réflexe des gestes barrières : lavage des mains, aération des pièces et port du masque en cas de symptômes (fièvre, mal de gorge ou toux), dans les lieux fréquentés et en présence de personnes fragiles.