Cérémonie du 10 mai : l'Elysée explique le silence vivement critiqué d'Emmanuel Macron

Emmanuel Macron a assisté à la désormais traditionnelle cérémonie du 10 mai 2021 dans le jardin du Luxembourg, sans prendre la parole.

Le silence d'Emmanuel Macron lors de la cérémonie officielle de commémoration de l'abolition de l'esclavage du 10 mai a suscité une vive polémique. L'Élysée s'en est défendu mais les critiques sur l'absence de discours de la part du président continuent de pleuvoir.

L'Elysée assume, au lendemain de la cérémonie du 10 mai, le choix du silence d'Emmanuel Macron lors de la journée nationale de l'abolition de l'esclavage. Pas de réaction officielle, mais d'après l'entourage du président de la République, l'objectif de la cérémonie était de donner la parole à la nouvelle génération. Ainsi des élèves lauréats du concours La flamme de l'égalité ont été invités à lire des extraits de leurs travaux, mais aucun discours officiel n'a été prononcé.

 

Un silence parlant

Un "énième crachat" pour Daniel Dalin, le président du CREFOM, qui considère ce silence comme une insulte, un "mépris".

On ne peut pas commémorer Napoléon et ne rien dire sur les victimes. Nous sommes la part d'ombre de la France et par son silence, il obscurcit encore plus le rideau sur nous.

Daniel Dalin, président du Conseil représentatif des Français d'Outre-mer (CREFOM)

 

De son côté, le CRAN parle même de désinvolture de la part du président de la République. Pour lui, l'explication de ce silence vient du fait qu'Emmanuel Macron n'aurait rien eu à dire : "Normalement les dates commémoratives ce n'est pas que pour commémorer, on vient pour proposer des projets concrets sur les avancées, sur la mémoire, contre le racisme."

Regardez le reportage de Gervais Nitcheu, Marie Radovic et Laurence Théatin :

 

Succession de critiques

Comme d'autres voix qui se sont exprimées depuis la céréominie du 10 mai, les deux associations trouvent le silence d'Emmanuel Macron d'autant plus choquant que cette année marque le vingtième anniversaire de la loi Taubira qui reconnaît la traite et l'esclavage comme crimes contre l'humanité. 

Interrogée par la journaliste Kessi Weishaupt au terme de la cérémonie, Christiane Taubira avait exprimé sa colère en direct : "Un silence peut être solennel. Ceci étant, il est quand même édifiant que le président de la République n'a rien trouvé à dire sur plus de deux siècles de l'Histoire de la France, alors qu'il y a cinq jours il faisait des gammes sur Napoléon Bonaparte."