Chlordécone : le gouvernement promet plus de transparence et de dialogue

A la suite d'une réunion avec les élus ultramarins au ministère des Outre-mer mercredi 21 février, le gouvernement s'est engagé a davantage de communication et de transparence sur le dossier du chlordécone. 
Quelques heures avant l'audition d'Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, par la Délégation aux Outre-mer de l'Assemblée nationale, les ministres des Outre-mer, de la Santé et de l'Agriculture, ont rencontré les parlementaires des Antilles pour "une réunion de travail sur la pollution à la chlordécone".

La question des contrôles

Les contrôles des aliments pouvant être pollués par le chlordécone ne sont "pas affectés" par les nouvelles normes européennes, moins sévères. Depuis plusieurs mois, les élus et la population de Guadeloupe et de Martinique dénoncent l'augmentation des seuils de chlordécone autorisés par l'Union européenne dans les produits alimentaires, alors que l'Agence nationale de la sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a considéré en décembre que ces seuils (les limites maximales de résidus, LMR) en vigueur dans la viande carnée n'avaient pas besoin d'être réduits. A l'issue de cette réunion mercredi, les ministres de la Santé, de l'Agriculture Stéphane Travert et des Outre-mer Annick Girardin ont indiqué dans un communiqué que "les contrôles mis en oeuvre sur les produits agricoles et alimentaires depuis 2005 n'ont pas été affectés par les modifications réglementaires européennes intervenues en 2013 sur les limites maximales de résidus, car l'Etat n'a pas changé son dispositif de contrôle (basé sur les LMR fixées en 2005)".
               
Les ministres ont aussi précisé qu'ils allaient "saisir la commission européenne afin de confirmer la stratégie française en matière de contrôle".
 

Objectif : communiquer davantage

A l'issue de cette réunion, un communiqué de presse commun des trois ministres explique que "Cette réunion a été l'occasion d'engager un échange sur la mise en oeuvre de mesures adaptées avec l’objectif de protéger les habitants de Guadeloupe et de Martinique face aux conséquences sur leur santé du chlordécone." 

Afin de répondre aux inquiétudes, "Les ministres ont tenu à rappeler la nécessité d’associer les élus et les associations au pilotage du plan et de mieux communiquer sur les actions entreprises par l’Etat. A cet effet, les ministres ont pris l’engagement de réunir les parlementaires et les présidents des exécutifs locaux dès le mois prochain pour continuer à travailler, répondre aux questions soulevées et améliorer le plan chlordécone III."

Le communiqué


 

Serge Letchimy demande un moratoire

Du côté des élus qui ont participé à cette réunion de travail, peu de réactions. Dans un communiqué, le sénateur LREM de Guadeloupe, Dominique Théophile, est satisfait car "la réunion a permis d’alerter le gouvernement sur la nécessité d’approfondir et de poursuivre les différentes études sanitaires menées sur le chlordécone". Il précise que "Dans l’année 2018, une cartographie complète des zones à risque sera élaborée en Guadeloupe et en Martinique".

Enfin, Dominique Théophile soutient la demande du député Nouvelle Gauche de Martinique Serge Letchimy qui a réclamé un moratoire sur les LMR (Limites Maximales de Résidus) de pesticides autorisés. Cette demande "sera étudiée en réunion interministérielle" explique le sénateur de Guadeloupe. 
L'audition d'Agnès Buzyin
Ce mercredi 21 février à 18H (heure de Paris), la ministre de la Santé est auditionnée par la Délégation aux Outre-mer de l'Assemblée nationale sur les conséquences sanitaires du chloredécone dans les Antilles. Cette audition sera à suivre en direct sur La1ere.fr. Pour suivre l'audition, ce sera en cliquant ici.