Faut-il donner plus d'autonomie aux Outre-mer ? Christiane Taubira, en campagne pour l'élection présidentielle du 10 avril 2022 après avoir remporté la Primaire populaire en janvier, a estimé dimanche 13 février sur France 3 que "cela [pourrait] se faire", laissant ainsi la porte ouverte à une évolution des statuts des territoires ultramarins français si elle devenait présidente de la République.
Départements, régions ou collectivités, les 13 territoires d'Outre-mer français possèdent déjà des statuts variés, certains bénéficiant de plus ou moins d'autonomie. Le sujet avait été relancé dans le débat public par l'actuel ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, qui, en novembre dernier, avait ouvert la porte à une discussion sur l'autonomie de la Guadeloupe, alors en proie à des violences urbaines.
Des référendums possibles, territoire par territoire
[L'autonomie], ça peut se faire. Simplement, ça ne se fait pas autour d'une table dans une préfecture. Ce qui se fait autour d'une table de préfecture, c'est de décider qu'on consulte.
Avec Christiane Taubira au pouvoir, les représentants de l'État en Outre-mer pourront donc décider, après discussion avec les acteurs locaux, de consulter la population par référendum sur l'évolution, ou non, du statut de leur territoire.
Relancée par le journaliste-présentateur de "Dimanche en politique", qui lui a demandé si ces "consultations populaires" pourraient se tenir territoire par territoire, l'ancienne ministre de la Justice et ex-militante indépendantiste guyanaise a assuré que "oui, absolument, c'est concevable".
"Nous sommes dans des environnements géopolitiques différents. Les habitants de ces territoires peuvent avoir des désirs différents", a-t-elle justifié, sans pour autant évoquer l'indépendance des Outre-mer. Elle a néanmoins précisé que promettre plus d'autonomie, "ça ne dispense pas de répondre aux problèmes" des citoyens ultramarins.
La veille, lors d'une réunion publique à Créteil, Christiane Taubira proposait de créer une "cour d'équité territoriale", chargée de "vérifier que les services publics correspondent bien partout sur le territoire, ici et dans les Outre-mer".
[Parler d'autonomie des territoires] ne peut pas servir de diversion, voilà ce que j'essaye de dire.