La version hollywoodienne du Chevalier de Saint-George est désormais disponible en France. L'histoire, qui retrace une partie de la vie du virtuose et escrimeur Joseph Bologne, et réalisée par Stephen Williams (Soul Survivor, Lost : Les Disparus...) ne sera disponible que pour ceux qui possèdent un abonnement à la plateforme crée par le géant américain, Disney +. Découvrez les détails du film ici.
Une diffusion initialement prévue au cinéma
Entre indiscrétions et bruits de couloirs, rien n'a réellement été annoncé par les diffuseurs. Mais quoiqu'il arrive, le géant du divertissement était dans les parages. C'est finalement sur sa plateforme que sera disponible l'histoire d'un fils illégitime d'une esclave et d'un propriétaire de plantation en Guadeloupe. Incarné par Kelvin Harrison Jr., le Chevalier de Saint-George, dans cette version à l'américaine, brille de son talent et de son courage qui le définissent tant.
Sollicité par La 1ère, la plateforme américaine a souhaité "ne pas s'exprimer sur ce sujet" et avance qu’elle ne fait que "mettre qu'à disposition le film à ses abonnés". Autre point, ce film n'est pas proposé à l'affiche, aucune des sociétés de distribution ne savait pourquoi ou n'a souhaité répondre à nos sollicitations. À l'inverse, il a été diffusé dans les pays anglophones européens ainsi qu'aux États-Unis. Par ailleurs, tous les pays européens auront le privilège de regarder ce film aujourd'hui.
Une histoire qui n'intéresse pas la France ?
Désintérêt des Français ? Pari difficile pour les distributeurs ? Quoi qu'il en advienne, ce film au budget de "40 Millions de dollars" est "difficile à mettre en place en France", selon l'écrivain Claude Ribbe, auteur du "Chevalier de Saint-George" ( ed. Tallandier) en 2022.
Selon lui, les producteurs seraient "frileux" en France à l'idée de creuser cette histoire, " ce sont des sujets qui sont très innovants, très riches".
Et le philosophe guadeloupéen reproche à Disney plusieurs de ses décisions telles que la non consultation d'experts afin de créer le film, l'absence de tournage en France et plus largement l'absence de diffusion en France. Selon Claude Ribbe, " Disney a eu peur des critiques en France" étant donné qu'à part l'histoire en elle-même, le film n'a eu aucun rapport avec la France durant son écriture ou son tournage.
Mais selon l'écrivain, le problème est plus global. Au-delà de plusieurs modifications historiques, " le personnage a été utilisé pour faire passer une idéologie raciale. Il y a une sorte de 'black face', on a l'impression qu'on le noircit pour attirer un certain public (jeune noir américain)".
L'auteur qui base son avis sur les différentes bandes-annonces, refuse de payer un abonnement pour regarder le film sur le musicien guadeloupéen. Selon lui, c'est une astuce pour faire venir de nouveaux abonnés, il ajoute que la production américaine "doit savoir s'imprégner de la culture française, sinon cela ne marche pas".