Depuis le début de sa carrière professionnelle en 2011 au stade français, Jonathan Danty n’a pas été épargné par les blessures. Absent lors des premiers matchs de l'équipe de France dans cette coupe du monde, le roc guadeloupéen a signé son grand retour, lors du troisième match de poule contre la Namibie. Il devrait être titulaire lors du 4e match de poule, contre l'Italie, ce vendredi 6 octobre.
Né à Paris, le Guadeloupéen a grandi dans le XVIII arrondissement avec sa mère Patricia. Jeune, il s’est essayé à plusieurs sports dont les arts-martiaux. Mais très rapidement, il se tourne vers l’ovalie et prend sa première licence à l’ASPTT Pantin. Alors encore en catégorie jeune, Jonathan est au-dessus de la mêlée par ses qualités. Troisième ligne à ses débuts, il rejoint le PUC (le Paris université club) pour y poursuivre sa formation. Très costaud et véloce, il est repéré par le Stade Français – club de rugby à Paris — en 2008 alors qu’il est encore cadet deuxième année.
L’éclosion de "Fatou"
Lors de la saison 2011-2012, celui que ses coéquipiers surnomment "fatou " pour sa tendance à prendre un peu de poids durant ses vacances, débute en Top 14 contre Castres Olympique. À 19 ans, Jonathan fait ses premiers pas dans le monde professionnel. Les saisons suivantes sont plus compliquées pour le Marie-Galantais d’origine par son père. Blessé à l’épaule, il ne joue que trois matches en deux ans. Mais le "déménageur " — un autre de ses surnoms — n’est pas fait du même bois que les autres. Déterminé et hargneux, il se relève lors de la saison 2013-2014 et réalise un très bon début de saison. La Danty-mania est en route. Lors de ce même exercice, il est convoqué en équipe de France en remplacement de Wesley Fofana. Mais il ne joue aucun match. Cela n’est que partie remise, car le jeune ¾ centre a pris rendez-vous avec l’avenir.
Des débuts en bleu difficile
Et l’avenir est radieux pour le Guadeloupéen. À 22 ans, Jonathan Danty s’affirme comme l’un des joueurs majeurs de l’effectif parisien. Blessé au début de l’exercice 2015-2016, son retour chez les bleus est retardé. Après un premier rendez-vous manqué, il revient cette fois par la grande porte en 2016 en équipe de France. Convoqué par Guy Novès — le sélectionneur du XV de France à l’époque — pour participer au tournoi des six nations, il fait ses grands débuts sous le maillot tricolore le 6 février 2016 face à l’Italie. La suite est moins radieuse. Jonathan Danty connait une longue traversée du désert. Il n'est plus convoqué en bleu et rate à nouveau la coupe du monde en 2019.
Son grand retour dans le XV de France, il l'effectue en 2020 sous la houlette de Fabien Galthié (nommé entraineur juste après la coupe du monde 2019). Mais au départ, Danty n'entrait pas non plus dans les plans du nouveau sélectionneur. Le 3/4 centre s'est alors remis au travail, et a décidé de faire évoluer son jeu. Devenu plus joueur, il s'inscrit plus dans le cœur du jeu, en tentant certains gestes et en essayant d'être l'instigateur de certaines phases de jeu. Bien lui en a pris. Sa mue lui a permis de ne pas rater le bon wagon pour la coupe du monde 2023.
"C’est une référence à son poste "
Après treize ans de bons et loyaux services, le roc guadeloupéen décide de quitter son cocon parisien. Avec le club francilien, il dispute 190 matchs et remporte un championnat de France de Top 14 en 2015 et un challenge européen en 2017. Depuis 2021, il fait le bonheur des supporters de La Rochelle. Là-bas, il impose son style et fait la loi au milieu. Dans le sud-ouest de l'Hexagone, il continue de garnir son armoire à trophées en remportant deux nouveaux titres européens en 2022 et 2023. Une performance qui suscite le respect, selon son ex-coéquipier et compatriote guadeloupéen Mathieu Bastareaud. "Il peut être très fier de ce qu’il fait maintenant, c’est une référence à son poste. J’ai beaucoup de respect pour lui et pour ce qu’il fait. […] un très grand joueur ".
Vainqueur du grand Chelem — faire une série de matchs sans défaite lors du tournoi des six nations — avec le XV de France en 2022, Jonathan Danty a retrouvé la lumière au bon moment. Quand son physique le laisse en paix, il est l'un des meilleurs à son poste. Après plusieurs rendez-vous manqués avec la tunique tricolore, il est cette fois à l'heure pour l'objectif commun du monde de l'ovalie français : remporter la coupe du monde.