Après le texte, la vidéo. Thierry Henry, Sandrine Gruda et bien d'autres sportifs ultramarins ont donné de la voix pour dénoncer la vie chère dans une vidéo commune, où chacun disait un bout de phrase pour ne former qu'un seul message.
Pour le skipper guadeloupéen Keni Piperol, cette mobilisation peut faire la différence : "L'idée, c'était de se rassembler tous ensemble, parler d'une même voix, de montrer notre mécontentement et on espère que ça va faire bouger les choses."
Même son de cloche pour l'ex-sprinteuse martiniquaise Maguy Nestoret, à l'initiative du projet. "Le fait de voir des visages de sportifs connus, aussi bien des sportifs d'Outre-mer que des sportifs qui n'en sont pas originaires, on s'est dit que ça allait avoir plus d'impact, que ça serait plus engageant", conclut l'ex-championne de France d'athlétisme en 200 m.
"Je remplis ma valise de denrées"
Souvent confrontés à des critiques quant à leur légitimité pour s'exprimer sur la vie chère, les sportifs rappellent une chose très importante : leurs familles sont sur place et vivent ces événements en première ligne.
"Ce n'est pas parce qu'on est ici [dans l'Hexagone, NDLR] qu'on n'est pas concernés, déclare Maguy Nestoret. Nos familles vivent dans ces territoires et subissent la vie chère. Il m'arrive de remplir ma valise de denrées alimentaires quand je me rends là-bas car les produits sont chers, c'est quand même triste."
Une situation qui pourrait également impacter l’avenir du sport tricolore. "Beaucoup de sportifs sont originaires des Outre-mer. Si demain les petits qui sont dans ces territoires ne peuvent pas manger correctement parce qu'il y a des problèmes de vie chère, peut-être qu'il y aura moins de sportifs d'Outre-mer dans les équipes de France", poursuit l'ancienne athlète martiniquaise et mère de 55 ans.
Il ne fait aucun doute, les Ultramarins représentent un vivier important pour le sport français. Lors des JO de Paris 2024, ces derniers avaient participé à la belle moisson de médailles.