Décès d'une Réunionnaise à Tours : les parents sous le choc de la décision de justice

La famille de Marine Ethève, jeune Réunionnaise de 24 ans, décédée alors qu'elle rentrait chez elle, à Tours.
En novembre 2021, Marine Ethève, 24 ans, est fauchée par une voiture qui prend la fuite, alors qu'elle traverse un boulevard sur un passage piéton. Le conducteur écope de trois ans de prison, dont un avec sursis lors du procès en appel, une décision qui suscite la colère des parents de Marine.

"Depuis le début de cette affaire, on a le sentiment que la justice protège les coupables", blâme Stéphanie Ethève, la mère de Marine. Ce lundi 13 février, la Cour d'appel d'Orléans a rendu son jugement : le chauffard qui a ôté la vie de la jeune Réunionnaise est condamné à trois ans de prison, dont une année de sursis. Pour la famille Ethève, cette décision est "inacceptable" : "La loi n'a pas compris notre message. Il va pouvoir repasser son permis, retourner sur les routes, ça me choque énormément", s'emporte Stéphanie Ethève, qui est monitrice en autoécole. "Je n'ai même plus la force de faire mon métier quand je vois ça."

La nuit du 6 au 7 novembre 2021, la Réunionnaise de 24 ans, originaire de Petite-Ile, rentre à pied d'une soirée passée à Tours (Indre-et-Loire). Alors qu'elle traverse sur un passage piéton, Marine Ethève se fait faucher par une voiture qui prend la fuite. Transportée à l'hôpital, elle décède des suites de l'accident le lundi 8 novembre 2021. Elle laisse derrière elle ses parents et sa fratrie -un petit frère et une petite sœur- ainsi que sa fille, âgée de cinq ans.

Le chauffard, Alexandre Thomas, un jeune homme de 26 ans, s'est rendu à la police douze heures après l'accident.

 Un an de plus qu'en première instance

Ce jeune homme avait déjà été condamné, pour cette affaire, par le tribunal judiciaire de Tours en octobre 2022. Il avait écopé de deux ans de prison, dont un an avec sursis probatoire, pour homicide involontaire avec comme circonstance aggravante le délit de fuite. Insuffisant pour le parquet qui avait décidé de faire appel : cinq ans dont 18 mois de sursis avaient été requis.

L'avocat de l'accusé, Maître Bendjador, trouvait la première peine "équilibrée", ce qu'il affirme encore aujourd'hui : "Il est en détention depuis 14 mois, mon client est soulagé que cette histoire soit derrière lui. Il va essayer de vivre avec ça, mais dehors."

Mais pour Stéphanie et Herland Ethève, la douleur est toujours aussi vive. "Je ne crois plus en rien. La loi ne se fait pas respecter, donc elle n'est pas respectée", fustige Herland Ethève, amer. "Lorsque notre famille à la Réunion va apprendre cette décision, ils vont aussi être très déçus. J'aurais voulu de la prison ferme."

"Dans tous les cas, ça ne me rend pas ma fille. J'aimerais par contre que l'on me dise comment j'explique à ma petite-fille que la vie de sa mère valait trois ans [d'incarcération] ? Si quelqu'un de la justice peut me répondre, ça serait bien", conclu le père de Marine Ethève, désabusé.