Un Martiniquais et un Guadeloupéen vont comparaître pendant cinq jours au tribunal correctionnel de Rennes avec neuf autres prévenus. L’information judiciaire, qui avait été ouverte le 21 novembre 2017, comprenait de nombreux chefs d’accusation : importation de stupéfiants en bande organisée ; acquisition, détention, transport, offre ou cession de stupéfiants ; importations en contrebande de marchandises prohibées ; détention ou transport, en violation des dispositions légales ou réglementaires, de marchandises prohibées dangereuses pour la santé ; association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un ou plusieurs crimes et de délits punis de 10 ans d’emprisonnement ; blanchiment par concours à une opération de placement, de dissimulation ou de conversion du produit direct ou indirect d’un crime ou d’un délit. Une longue liste pour un réseau bien organisé qui a demandé du temps et de la patience aux autorités.
Un vaste trafic
Dans un communiqué, le procureur de la République de Rennes, Philippe Astruc a détaillé les méthodes utilisées pour le trafic : « La marchandise était importée par la technique dite du « rip-off », consistant à introduire des sacs de sport chargés de produits stupéfiants dans un conteneur régulier, à l’insu des sociétés ayant pignon sur rue ou avec la complicité de sociétés créées pour l’occasion. Par ce biais, les marchandises illicites échappaient au ciblage traditionnel des services douaniers pour être remises après déchargement, à des intermédiaires à proximité du port ». Plusieurs saisies ont ainsi été faites au cours de ces années, soit par la douane, soit par la SRPJ de Nantes. Deux dockers avaient été interpellés en flagrant délit pendant qu’ils remettaient 140 kg de cocaïne contenue dans des sacs à un intermédiaire en 2019.
« Au total, 336 kilogrammes de cocaïne ont été saisis au port de Montoir-de-Bretagne, entre juin 2017 et avril 2020, dans le cadre de quatre importations impliquant des dockers, représentant une valeur de plus de 10 millions d’euros (plus de 16 millions d’euros à la revente) » indique le procureur, ajoutant que la drogue contenait « un fort taux de pureté ».
Des prévenus pour la plupart récidivistes
Le Guadeloupéen qui va comparaître sur le banc des accusés est déjà connu des services de police pour des faits similaires contrairement à son comparse martiniquais. Parmi les autres accusés, certains ont déjà été condamné pour trafic de drogue. Âgés entre 35 et 56 ans, ils comparaîtront tous ce lundi sauf un. En effet, le procureur de Rennes a rappelé que « l’un deux, âgé de 42 ans, est en fuite et fait l’objet d’un mandat d’arrêt ». Le magistrat a aussi indiqué qu’« un importateur, âgé de 53 ans, a déjà été condamné à la peine de 14 années d’emprisonnement en Angleterre pour des faits similaires ». Si les prévenus sont condamnés, « ils encourent une peine de 10 ans d’emprisonnement, doublée en cas de récidive légale, outre de fortes peines d’amendes délictuelle et douanière et la confiscation de leurs biens » précise Philippe Astruc.