Encore un nouveau record du nombre de détenus dans les prisons ultramarines

Prison de Tatutu, Papeari.
5960 personnes étaient détenues dans les territoires ultramarins au début du mois de juillet 2023. En moyenne, la densité carcérale frôle les 130% Outre-mer, contre 122% au niveau national.

Au 1ᵉʳ juillet dernier, 5 960 détenus étaient incarcérés dans les prisons d’Outre-mer, pourtant conçues pour n'accueillir que 4 596 personnes. La densité carcérale frôle les 130% dans les établissements ultramarins. C’est plus que la moyenne nationale, qui s’établit à 122,8%.

Si le nombre de prisonniers a diminué pendant la pandémie de coronavirus, depuis 2022, la tendance est à la hausse. Avec 74 513 personnes écrouées au 1ᵉʳ juillet 2023, il n'y a jamais eu autant de détenus en France. La tendance n'épargne pas les Outre-mer : en mai dernier, on comptait 5 852 détenus dans les prisons ultramarines. Le chiffre était déjà un record.

Surpopulation carcérale de 226 %

Le record de la surpopulation carcérale est détenu par la prison de Majicavo, à Mayotte, où elle dépasse les 226%. Concrètement, dans la prison mahoraise, 605 détenus sont enfermés dans un bâtiment conçu pour 278 personnes. Le taux d'occupation atteint 116% à la prison de Saint-Denis (La Réunion), 135% à Ducos (Martinique), 141% à Baie-Mahault (Guadeloupe), 143% dans la prison de Nouméa (Nouvelle-Calédonie) et 161% à Remire-Montjoly (Guyane). 

Certaines prisons d'Outre-mer ne sont pas surpeuplées. C'est par exemple le cas de celle de Koné, en Nouvelle-Calédonie. L'établissement, qui a ouvert il y a quelques mois, accueille 94 détenus pour 120 places. 

En général, les zones des prisons destinées aux détenus en détention provisoire ou condamnés à des peines inférieures à deux ans sont plus surpeuplées que les autres. À Baie-Mahault, les quartiers réservés aux détenus purgeant des peines longues sont occupés à 97%, contre 186% pour les détenus condamnés à des peines plus légères ou en détention provisoire. De la même façon, à Remire-Montjoly, douze condamnés à des peines longues se partagent dix places, quand il n'y a qu'une place pour deux détenus dans les quartiers réservés aux courtes peines.

De la place dans les quartiers pour mineurs et pour femmes

Outre-mer comme dans l’Hexagone, les détenus sont très majoritairement des hommes. On compte environ 3,2% de femmes dans les prisons ultramarines. La proportion des mineurs y est de 1,2%, soit un peu plus que dans l’Hexagone (0,9%).

À noter que les quartiers pour mineurs sont bien moins surpeuplés que les autres : dans la prison de Baie-Mahault par exemple, le taux de remplissage n’est que de 60%. La situation est similaire à Saint-Denis (40%) ou à Majicavo (56,7%). De même, les quartiers réservés aux femmes sont tous occupés en dessous de leurs capacités, sauf dans la prison de Remire-Montjoly (142,3%) et celle de Saint-Denis (150%).

Le 6 juillet 2023, la France a de nouveau été condamnée par la Cour européenne des droits de l’Homme pour ses prisons surpeuplées. La Justice européenne s’était emparée du cas de trois détenus à la prison de Fresnes, en région parisienne, où la surpopulation carcérale frôle les 200%.