Le premier tour de la présidentielle française a désigné Emmanuel Macron comme favori avant le 7 mai. Les trois usines calédoniennes de nickel et leurs milliers d’emplois ont bénéficié en 2016 du soutien actif de l’ancien ministre de l’Économie. La City de Londres s'en souvient.
Le scénario du pire pour les investisseurs, celui d’un deuxième tour entre les eurosceptiques Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, a été évité. Pour les marchés financiers et les négociants de la Bourse des matières premières (LME) de Londres, s'il était élu, Emmanuel Macron serait un Président qui soutiendrait l’industrie minière et métallurgique.
Le marché londonien des métaux rassuré
Les investisseurs financiers de la Bourse des métaux de Londres sont donc désormais en mesure de se recentrer sur les fondamentaux. Alors que les contrats sur les métaux industriels et notamment le nickel sont sur pondérés, il existe désormais une phase probable de consolidation technique. Les journaux anglo-saxons accordent leur préférence au candidat d’En Marche à l’instar de The Economist ou du Metal Bulletin. « La City voit Emmanuel Macron comme moins anti-finance que ses concurrents et donc comme plus favorable à l’industrie, plus ouvert » souligne Perrine Faye rédactrice en chef du Metal Bulletin à Londres et spécialiste du milieu des négociants du nickel.
L’an dernier à la même époque, Emmanuel Macron avait été l’invité du colloque parisien du cercle Cyclope sur les matières premières. L’occasion pour lui de réaffirmer devant un parterre de chefs d’entreprise et d’économistes l’importance de l’industrie française, avant d’évoquer pour La1ère le soutien du gouvernement de Manuel Valls à l’industrie calédonienne. Emmanuel Macron était alors ministre de l’Économie et sera, à ce titre, l’architecte du montage financier complexe qui devait aboutir à sauver les trois usines calédoniennes « Je garde le souvenir d’un homme à l’esprit vif et brillant, capable de décider mais aussi de faire preuve d’empathie » indique Philippe Chalmin le coordinateur du rapport Cyclope dont le prochain rapport annuel sur les matières premières sera présenté le 15 mai.
Le pétrole soutient les métaux et le nickel
Halliburton a publié lundi des résultats meilleurs que prévu, soutenus par le redressement des activités de forage en Amérique du Nord. Les producteurs américains de pétrole de schiste ont réactivé des puits, avec la stabilisation des cours du brut au-dessus des 50 dollars le baril, après deux années de chute des prix. Ces deux nouvelles positives pour le "roi des matières premières" permettent une relative stabilisation des métaux industriels et du nickel après la forte baisse de la semaine dernière. Cette situation est qualifiée à raison de « vulnérable et fragile » par le négociant Marex Spectron car « le nickel est sous le poids du déstockage des entrepôts en Chine et d’une demande plutôt faible en Europe ». Marex Spectron conclut : « à toute chose malheur est bon, les cours actuels du nickel pourraient représenter des niveaux d’achats attrayants pour les négociants et favoriser la remontée du métal ». Mais quand ? Le nickel s’inscrivait de nouveau en baisse lundi en soirée, autour de 9.315 dollars (-0,69 %). Ainsi va le monde des matières premières, dominé par les incertitudes du marché.