Escrime : l’épéiste guadeloupéen Daniel Jérent veut laver son honneur

L'épéiste guadeloupéen Daniel Jérent lors des championnats du monde à Budapest en 2019.
L’épéiste guadeloupéen Daniel Jérent, 31 ans, s’est présenté, mercredi 9 juin, devant la Commission des sanctions de l’Agence Française antidopage (AFLD). Objectif : être innocenté et réhabilité.

Contrôlé positif au dorzolamide - un diurétique considéré comme un produit masquant -, en novembre 2020, l’épéiste guadeloupéen Daniel Jérent a été privé des Jeux Olympiques de Tokyo. Retiré de la liste des sélectionnés tricolores par la Fédération Française d’Escrime (FFE), il ne s’est toujours pas remis de cette exclusion qu’il a vécu comme un déshonneur. Venu plaider sa cause devant la Commission des sanctions de l’Agence Française antidopage (AFLD), l’international français a déclaré être "habité par un profond sentiment d’injustice. Je n’ai pas encore de mot pour décrire ce que je ressens. J’en souffre toujours. Je suis vidé."

Jean-Jacques Bertrand, son avocat, l’a défendu en remontant le fil de cette histoire, évoquant notamment des transfusions sanguines réalisées après son accident de la route, en Guadeloupe, en avril 2020. Le médaillé d’or en épée par équipe aux Jeux Olympiques de Rio (2016) avait été opéré pour une double fracture du col du fémur. Au terme de plusieurs mois d’enquête, débutée en mai 2021, et après analyse des deux poches de sang utilisées pour la transfusion, il s’est avéré que l’une d'elle était positive à la dorzolamide. "Le coupable [serait] un donneur de sang identifié qui soignait un glaucome avec des gouttes de dorzolamide", rapporte le quotidien L’Équipe.

De gauche à droite : Yannick Borel, Gauthier Grumier, Daniel Jérent, Jean-Michel Lucenay, médaillés d'or par équipes en épée

Jérent refuse un accord avec l’AFLD

Rémi Keller, le président de la commission des sanctions, trouve cette affaire "préjudiciable et inadmissible", estimant qu’elle aurait dû être close depuis longtemps. C’était sans compter sur l’Agence Française antidopage (AFLD) qui s’appuie sur un article liminaire du code antidopage selon lequel "le sportif est responsable de ce qui entre dans son corps". L’ALFD reconnaît pourtant "l’absence de faute et de négligence". Elle n’a d’ailleurs pas sanctionné le champion et lui a même proposé un accord. Un accord refusé par à Daniel Jérent, car il incluait "une reconnaissance de contamination". Ce qu’il réfute. L’épéiste guadeloupéen veut être lavé de tout soupçon.

Il n’y a pas d’accord possible à partir du moment où je n’ai rien fait. On a pu démontrer que le produit venait des transfusions sanguines après mon accident. Ils en veulent plus. Ils ne veulent pas reconnaître leur tort.

Daniel Jérent

Jean-Jacques Bertrand, son avocat, a essayé d’invalider le contrôle positif de son client afin d’annuler la procédure. En vain.

Dans une quinzaine de jours, la Commission des sanctions devrait rendre son verdict. Daniel Jérent espère pouvoir participer aux prochains Jeux Olympiques de Paris en 2024.