Invités à l’Élysée fin octobre pour un déjeuner de travail par le président de la République, les élus d’Outre-mer s’étaient vu promettre la nomination prochaine de "deux experts" chargés de mener des consultations sur une éventuelle évolution institutionnelle.
L’annonce visait à rassurer les élus, notamment les signataires de l’Appel de Fort de France. Ils regrettaient que les questions institutionnelles aient été écartées des deux Comités interministériels des Outre-mer (CIOM) organisés en 2023 et que la prochaine réforme constitutionnelle ne concerne que l’avenir de la Nouvelle-Calédonie.
Deux profils distincts
Si la nomination des experts devait intervenir "d’ici novembre", les noms n’ont finalement été dévoilés que cette semaine selon une information d'Outremer 360 reprise par Serge Letchimy. Le Président de la collectivité territoriale de Martinique s'en félicite. Il y voit une réponse à une lettre envoyée à Emmanuel Macron le 10 janvier dernier, rappelant au président de la République ses engagements. En réponse, un courrier du cabinet d’Emmanuel Macron assure que la mission "va être déployée". Si le directeur de cabinet du président ne cite pas les noms des experts, Serge Letchimy les dévoile, lui, dans un communiqué.
Il s’agit de Pierre Egea et Frédéric Monlouis-Félicité. Le premier est avocat. Professeur de droit public, il a exercé un temps à l'université des Antilles-Guyane, avant d'intégrer l’université de Toulouse. Frédéric Monlouis-Félicité a rejoint le privé après un début de carrière comme officier parachutiste, d’abord dans le secteur bancaire, puis comme conseiller du directeur de VINCI. Auteur de plusieurs essais, il a été délégué général de l'Institut de l'Entreprise, un think tank proche des milieux patronaux, entre 2011 et 2017.
Chargés de "nourrir le dialogue sur les évolutions institutionnelles" selon l’Élysée, les deux experts se rendront dans les Outre-mer pour recueillir les doléances des élus et des populations, avant de proposer des pistes de réformes institutionnelles spécifiques à chaque territoire. S’ils devaient initialement rendre leurs travaux début 2024, le nouveau calendrier n’a pas encore été précisé par l’Élysée.