Depuis le mois de mars, Mayotte est frappée par une épidémie de choléra, qui a déjà fait deux victimes. Les scientifiques appellent les autorités à faciliter l'accès des populations à l'eau potable pour éviter la propagation de la bactérie. Par manque d'eau, il est souvent nécessaire de s'adapter, pour éviter les nombreux risques pour la santé liés à la consommation d'une eau impropre.
En octobre dernier, le ministre chargé des Outre-mer, Philippe Vigier avait expliqué qu'il suffisait de faire bouillir l'eau pour la boire : propos qui avait fait l'unanimité contre le ministre. Si faire bouillir l'eau pendant deux minutes peut en effet retirer une grande partie des bactéries et virus, cela n'enlève pas la pollution chimique. Autre contrainte : l'eau doit être claire pour être bouillie, sinon la méthode sera inefficace. Ce que le ministre ne précise pas non plus, c'est que cette méthode ne peut pas constituer une solution pérenne pour des milliers de Guadeloupéens et de Mahorais privés d'eau potable au quotidien.
Des innovations pour rendre l'eau potable
Il faut aussi regarder du côté des innovations pour tenter de trouver des solutions pour rendre l'eau potable. Des Mahorais ont par exemple déjà bénéficié de filtres à eau à main. Des purificateurs manuels ont été distribués en octobre dernier par l'ONG Solidarités International. Ils permettent de filtrer jusqu'à 3 litres d'eau par minute. "Le purificateur a été conçu pour une échelle familiale, c’est apporter un robinet portable chez les gens", expliquait le cofondateur de Fonto de vivo, David Monnier. Ce purificateur permet de retirer 99,9 % des virus et des bactéries.
Autre solution à plus petite échelle : les pastilles de chlore purificatrices. Il s'agit de petits comprimés de chlore qui tuent les microorganismes pour rendre l'eau potable. S'il est impossible de déployer cette méthode à un usage quotidien, elle peut être une solution ponctuelle et efficace.